BIEF, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1135
bied « lit d'un cours d'eau » (
Pelerinage Charlemagne, éd. E. Koschwitz et G. Thurau, 775 dans T.-L.) −
xives.,
B. de Sebourg, ibid.;
2. 1248
bié « canal qui amène l'eau à la roue d'un moulin » (
Ch. des D. de Bret. f
dsBiz., Bibl. Nant. dans
Gdf. Compl.); la forme
bief est donnée en 1635 par Monet,
Invantaire des deus langues françoise et latine, mais elle ne s'est imposée qu'au
xxes.;
3. 1834 (
Land. :
Biez. Dans un canal à écluses, intervalle compris entre deux écluses). Très prob., et de même que les corresp. de l'Italie du Nord
(REW3), d'un gaul. *
bedum « canal, fosse » (gallois
bedd, breton
bez « tombe »,
Dottin, p. 232) en rapport avec le lat.
fodere « creuser » (
cf. Ern.-Meillet,
s.v. fodire); le
f final représente le traitement de
-d- intervocalique (devenu ensuite final) dans un certain nombre de mots anc. d'orig. germ. ou celt. (
cf. *
bladu > *
blavu [v.
emblaver] > a. fr.
blef, fr. mod.
blé; germ.
-bodu dans
Elbeuf).