BICÊTRE1, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − Ca 1220
besistre (
G. De Coincy Mir. Vierge, 627, 474 dans T.-L.); 1658
bissêtre (
Molière,
L'Étourdi, V, 5); av. 1685
bicêtre (
Chapelle,
Placet au comte de Lude, pièce 14 dans
Quem.) inus. d'apr.
Littré; maintenu dans les dial., notamment du Centre :
bissètre (
Jaub.), lyonn. (
Du Puitsp.), norm.
bissieutre (
Moisy).
Du lat. impérial
bis(s)extu(m), v.
bissexte, qui a pris en lat. médiév. le sens de « malheur » (
cf. Orderic Vital,
Lib., 12, p. 882 dans
Du Cange s.v., t. 1, p. 668c), parce que le jour intercalaire des années bissextiles a été considéré comme funeste dès l'époque romaine (
cf. Ammien Marcellin, 26, 1, 7 dans
TLL, s.v. bisextus, 2013, 69).
Bicêtre est issu d'un plus anc.
be(s)sistre (
cf. séxtus > siste) par métathèse des voyelles, mais le
-r- fait difficulté; il peut être dû à un lat. dem.-sav.
bissextīle(m) accentué *
bisséxtile(m) (
cf. FEW t. 1, p. 382a) d'apr.
séxtum et donnant
bessistre comme
apostolu(m) > apostre ou à une infl. de
tristre (var. de
triste) au sens de « funeste ».