BIBENDUM, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1910 arg. d'éc. « homme corpulent », sobriquet d'un surveillant de l'École des Arts et Métiers d'Angers en 1910 d'apr.
G. Esnault,
Notes complétant et rectifiant «
L'Arg. des tranchées »
(Sainéan), 1954;
cf. 1915 (
L. Sainéan,
L'Arg. des tranchées, p. 132 :
Bibendum, homme corpulent [...] allusion à la caricature-réclame du Pneu-Michelin);
2. 1916 « viande dure » arg. du
xxes. régiment de chasseurs d'apr.
Esn. (
Poilu, p. 50);
cf. 1918 (
A. Dauzat,
L'Arg. de la guerre, p. 7 :
Bibendum, viande dure [34
einfanterie]).
Mot lat. (gérondif du lat.
bibere (boire*
) empr. à la devise «
Nunc est bibendum » « c'est l'heure de boire » (début d'un célèbre poème d'
Horace,
Odes, I, 37, qui chante la victoire navale qu'Octave remporta sur Antoine et Cléopâtre reine d'Égypte, en l'an 31 av. J.-C. à Actium) donnée par le dessinateur O'Gallop (fin
xixes.) pour un projet d'affiche de la bière Gambrinus, dans lequel on voyait apparaître pour la 1
refois le bonhomme
Bibendum. Passé à l'entreprise Michelin, O'Gallop conserva son personnage, dont le corps est alors fait de pneus de caoutchouc, et le gérondif plus ou moins adapté à la nouvelle devise : « le pneu Michelin boit l'obstacle » (
Gall., p. 213); 1 p. anal. avec ce personnage; 2 p. allus. à la dureté du caoutchouc.