BERNARD L'(H)ERMITE,(BERNARD LERMITE, BERNARD LHERMITE) subst. masc.
Étymol. et Hist. 1554 zool. « pagure » (
G. de Rondelet,
Libri de piscibus marinis, Lyon, t. 18, p. 553 : Eum Aristoles κ
α
ρ
κ
ι
́
ν
ι
ο
ν vocat, nostri
bernard l'ermite); fin
xvies. (
Paré,
Monstres, App. 1 dans
Littré : En Languedoc ce poisson [
cancellus] se nomme
Bernard l'ermite). Empr. au langued.
bernat l'ermito «
id. » (
Mistral) dont la 1
repartie est prob. un emploi de l'anthropon.
Bernard (du nom de Bernard de Cîteaux, v.
Bernardin) très usité comme sobriquet pour désigner différents animaux :
bernat-blanc « héron aigrette »,
bernat-pescaire « héron »,
bernat-pudent « tout insecte ou animal exhalant une mauvaise odeur » (
Ibid.; v. aussi
FEW t. 15, p. 97b), à rapprocher aussi de l'emploi péj. de
bernard « sot, niais »
cf. bénarde. L'hyp. d'un étymon celt. *
bern-at-os, dér. de *
bernos « aqueux, marécageux », assimilé au suff. lat.
-atus (Gamillscheg dans
Z. rom. Philol., t. 40, p. 139) satisfaisante du point de vue sém. pour
bernat-blanc, bernat-pescaire « héron » n'est pas convaincante pour
bernat-pudent. Le qualificatif d'
ermite (ermite*
) est dû au fait que ce crustacé vit toujours solitaire et s'installe dans un coquillage comme dans un ermitage (v.
Roll. Faune t. 3, p. 227).