BERGAMOT(T)E,(BERGAMOTE, BERGAMOTTE) subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1536 « variété de poire » (
Rabelais,
Le Tiers Livre, éd. Marty-Laveaux, t. 2, p. 70 : Vous mangerez bonnes poyres Crustemenies, &
Berguamottes, [...], quelques Cerizes de mon verger);
2. a) 1694
essence de Bergamottes (Pomet dans
Les Remarques tres-curieuses. II cité par Arveiller dans
Z. rom. Philol., t. 87, 1971, p. 525 : L'essence de
Bergamottes se fait de Zeestes [sic] de Cedres ou Poneires [sic] ou gros citrons qui ont été antez sur des Poiriers de Bergamotte);
b) 1740
bergamote « espèce de petit citron »
(Ac.);
c) 1948 « bonbon parfumé à la bergamote » (
Nouv. Lar. univ.).
Empr. à l'ital.
bergamotta (
Sain. Lang. Rab. t. 1, p. 148) attesté au sens 1 dep. le
xvies. (
Caro,
Opere [1535-1558] I-322 dans
Batt.), au sens 2 a dep. seulement fin
xviies.-1
remoitié
xviiies. (
Trinci, I-177,
ibid.). L'ital.
bergamotta est soit empr. au turc
beg armudi littéralement « poire du bey, du prince » (v.
FEW t. 19, p. 34a;
Bl.-W.5, 1
rehyp.;
Devoto; Migl.-Duro; Batt.; Lok.), le mot s'étant répandu au
xviiies. à la faveur de la culture de cet agrume le long de la mer Ionienne près de Reggis (
Batt.), soit issu de
Bergama, forme arabo-turque de
Pergamo ville d'Asie Mineure (v.
FEW, op. cit.;
Bl.-W.5, 2
ehyp.); 2c les bonbons de ce nom auj. encore spécialité nancéienne, auraient été créés à Nancy, aux alentours de 1850, par le confiseur Jean Lillig; c'est à la demande d'un amateur de parfum, que Lillig aurait introduit la bergamote, très en vogue à l'époque romantique, dans le sucrement (Roger Lalonde dans
Lorraine Efficience, n
o11, déc. 1954, non paginé;
Arv.,
loc. cit.).