BENÊT, subst. et adj. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1530 adj. (
Mar., III, 164 dans
Littré : Mais quand j'ai veu ce qui en est, Je trouve que tu es
benest); 1611 subst. (
Cotgr.).
Prononc. pop. d'orig. norm. de
benoît* (a. fr.
benëeit, benëoit) attesté en a. norm. sous les formes :
benest, ca 1350
Gloss. Abavus, éd. M. Roques t. 1, p. 264;
beneet 1362,
Inv. de l'abb. de Fécamp, ibid., la diphtongue
ei, issue de
ẹ
+
yod (benedĭctus) ayant abouti à
ę
en norm. (
Pope, p. 502 § VI). À l'appui de cet étymon, le m. fr.
benoist au sens de « benêt » (
ca 1550 Vasquin Philieul dans
Hug.); la transposition de sens est peut-être due à l'opinion vulgaire que les simples d'esprit sont favorisés de Dieu, fondée sur une interprétation courante du passage biblique « Beati pauperes spiritu » (
Matthieu, V, 3).