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BEFFROI, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1155 berfroi « tour de bois mobile servant à approcher des remparts lors d'un siège » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 5532 : Dunc firent arbelastiers traire, Berfreiz lever, perrieres faire), seulement au Moy. Âge, noté comme mot anc. dans les dict. dep. Fur. 1690; 2. début xiiies. berfroi « tour d'une ville contenant une cloche d'alarme » (Aymeri de Narbonne, éd. L. Demaison, 315 dans T.-L. : Ne les garra ne haut mur ne berfroi); av. 1465 p. ext. beffroy désigne la cloche elle-même (Villon, Testament, 1905 dans Œuvres, éd. Longnon et Foulet : Item, je vueil qu'on sonne a bransle Le gros beffroy); 3. 1441 beiffroy « charpente de moulin » (Arch. Nord, B 31 fol. 82 rodans IGLF Litt. : On a entencion de faire faire ung nouvel beiffroy et autres ouvraiges de machonnerie au molin a blé a la Gorgue). Emprunté à l'a.b.frq. *bergfripu (Gam. Rom.2t. 1, pp. 286-287) correspondant au m.h.all. bëro-vrit, bërvrit (Lexer) littéralement « préserve la paix », all. mod. bergen « sauver, mettre en sûreté » et Frieden « paix ». L'hyp. d'un empr. au m.h.all. bërcvrit fait difficulté du point de vue phonét. (A. Dauzat, Ét. de ling. fr., 1946, pp. 214-216; EWFS2). L'étymon. *bis-fridare composé du préf. péj. bes-, ber-, sur le modèle de ex-fridare (effrayer*), d'où *berfreer, d'où berfroi littéralement « effroi, cloche servant à donner l'alarme », (Spitzer dans Fr. mod., t. 8, pp. 320-322) fait difficulté du point de vue morphol., berfroi étant en ce cas le subst. verbal d'un verbe non attesté.