BEDAINE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1400 « vase à grande panse » (
Comptes roy. ap.
Laborde,
Emaux, p. 162 dans
Gdf. : Deux
besdaines [
sic :
cf. errata du 1
ervol. dans t. 8, p. 351] d'arain pour servir a porter l'eaue des bains de madame la duchesse de Tourraine) −
xves. dans
Gdf.; répertorié dans
Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., Guérin; noté ,,vieux`` dans
Lar. 20e;
2. xives. « gros ventre » (
Coquill.,
Droits nouveaux dans
Littré : Quant il [son pourpoint] lui couvroit la
boudaine, Quelque philosophe ou artiste L'eust plainement pris pour la guaine Ou le fourreau d'un organiste);
3. 1552 « gros boulet de pierre » (
Rabelais,
Quart Livre, éd. Marty-Laveaux, chap. 40 : C'estoit un engin mirificque faict de telle ordonnance que des gros couillarts qui par rancs estoient au tour, il iectoit
bedaines et quarreaux empenez d'assier), qualifié de ,,vieux mot`` dans
Trév. 1752.
Prob. altération de l'a.fr.
boutine, boudine « nombril », fin
xiies. (
Dialogue Grégoire, éd. W. Foerster, 251, 1 dans T.-L.); d'où « ventre, bedaine », fin
xiiies. (
Chevalier Cygne, éd. de Reiffenberg, 18628 dans
Gdf.);
boudine, boutine appartient à la famille de mots expressifs, dér. de la racine onomatopéique *
bod- désignant qqc. de boursouflé, d'enflé (
FEW, REW3) v.
bedon, boudin. − L'hyp. de
boudine, réfection de
boudaine « panse »,
cf. prov.
boudeno «
id. », d'un gall.-rom. *
boddèna sans doute gaul.
(EWFS2) est rejetée par Brüch dans
Z. fr. Spr. Lit., t. 49, pp. 303-304, la finale étant douteuse et le prov. étant lui-même empr. au fr.; l'hyp. de Bruch,
loc. cit., selon laquelle
boutine, boudine serait issu du gallo-rom. *
buttina < gaul. *
butta (corresp. au kymr.
both « partie du bouclier qui fait saillie » v.
Thurneysen,
Keltoromanisches, 1884, p. 47) avec le suff. de *
pectorina (fréq. pour désigner les parties du corps : narine, babine, poitrine) n'explique pas les formes en
-d-.