BEC, subst. masc. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) 1121-35 « partie cornée et saillante de la bouche des oiseaux » ( Ph. de Thaon, Bestiaire, 1792 dans T.-L.); 1217 « bouche, figure (en parlant des hommes) » ( G. de Coincy, Ste Leocadie, 808 dans Fabliaux, éd. Barbazan et Méon, t. 1, p. 296); p. ext. 1867 région. « baiser » ( J.-H. Bonhôte, supra II A 2 c); 1877 ( Littré Suppl.); b) 1393 becque « entrée de la bouche du poisson » ( Ménagier, éd. Sté Bibliophiles fr., t. 2, p. 90); forme bec dep. 1680, Rich.; 2. p. anal. de forme ca 1150 « extrémité d'un objet » ( Thèbes, 8785 dans T.-L.); xves. géogr. « point de rencontre de deux rivières » ( J. Froissart, III, IV, 15 dans Littré); 1826 spéc. bec de gaz ( Balzac, Physiologie du mariage, p. 71); 3. ca 1280 avoir le bec jaune « être jeune, inexpérimenté » ( J. de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 12784); p. ext. ca 1306 bec jaune « sot, niais » ( G. Guiart, Royaux Lignages, I, 2699 dans T.-L.); 1390-1407 bejaune ( Les Quinze Joys de mariage, éd. J. Rychner, XI, p. 82); 4. a) ca 1281 bat d'asne (forme altérée) « broc à eau » ( Arch. du Nord ds Gay, s.v. gésine : 2 coquemars, 2 bat d'asne et 2 bassins creux); 1371 bec d'asne ( Prost, Inv. mobil., i, n o1402 dans Barb. Misc. 20, n o12) − 1583 dans Gay; b) 1438 outil (Cl. de Fauquembergue, Journal, III, 71 d'apr. Fr. mod., t. 4, p. 340); 1596 bédasne ( Hulsius, Dict. fr.-alemand et alemand-françois dans Z. fr. Spr. Lit. t. 23, 2 epart., p. 14).
Du lat. beccus « bec d'oiseau » attesté seulement par Suétone comme cognomen ( Suétone, Vit., 18 dans TLL s.v., 1798, 6); a supplanté le lat. rostrum (rostre* ), lui-même comme bec, transposé aux sens de « os hominis » ( Plaute, Men., 89 et traités méd., v. Löfstedt, Syntactica, II, 327), cf. REW3, s.v. rostrum; Renson; beccus est peut-être à rattacher au rad. celte bacc- « crochet » avec une voyelle radicale différente ( Thurneysen, p. 45). Béjaune et bédane, composés contractés de bec et respectivement de jaune et de l'a. fr. ane (cf. canard), confondu avec asne dès le xiiies.
|