BEAUPRÉ, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1350 anglo-norm.
bosprete « mât placé à l'avant du navire » (
Ex. Acc., 25/32 dans
MED, s.v. bou-sprēt : En deux
bosspretes); 1382
bropié (
Comptes du clos des galées de Rouen, 122, Bréard d'apr. Delboulle dans
R. Hist. litt. Fr., t. 4, p. 140) : Item une poullie croisiee pour le
bropié); 1516
mat de beaupré (Ch.
Bréard,
Doc. relatifs à la mar. norm. aux XVeet XVIes., p. 36). Empr. avec altération pop. d'apr.
beau et
pré, au m. angl.
bouspret, de même sens, étymon que justifie la localisation des 1
resattest. fr. L'angl., attesté sous la forme
bowsprit dep. 1296
(MED) n'est pas autochtone comme le montre l'apparition tardive de l'angl.
bow « proue du navire » (1626 dans
NED) et l'hésitation entre les formes
bew-, bough-, boe-, bos- (MED, NED) révélant que pour les marins angl. le rapport avec
bow n'était pas évident; l'angl. est empr. au b. all.
bôchsprêt « beaupré » (
Lasch-Borchl.), noté comme apparaissant en 1465,
Kluge20,
s.v. Bugspriet, mais certainement bien ant., corresp. à l'all. mod.
Bugspriet (
Bug « proue » et
Spriet « livarde »). L'hyp. d'un empr. direct au m. b. all. (
Kluge20, 1
rehyp.;
Behrens D., p. 69 et dans
Z. fr. Spr. Litt., t. 39, p. 83;
FEW t. 15, 1
repart., p. 172,
Bl.-W.5) convient moins bien étant donnée la localisation des 1
resattest. fr. L'hyp. d'un empr. au néerl.
boegspriet (
Saggau, p. 74;
Fass dans
Rom. Forsch., t. 3, p. 499;
Valkh., pp. 55-56;
Gesch., pp. 252-253;
Kluge20, 2
ehyp.;
Vidos Tecn., p. 36;
EWFS2) ne semble pas acceptable étant donné le caractère récent du néerl. non attesté av. 1599 (
Kluge20)