BAYER, verbe intrans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1121-35
baer « ouvrir tout grand » (
Ph. de Thaon,
Bestiaire, éd. Walberg, 1783-84 : La gist gule
baee, sa langue hors getee); 1173 «
id. (d'une pers.) » (
Aliscans, éd. Guessard et A. de Montaiglon, 3986, cité par E. Walberg,
Le Best. de Ph. de Thaon, Lund 1900,
Notes, p. 141); début
xiiies. « regarder bouche bée, muser » (
Ste Julienne, éd. H. v. Feilitzen, 813 dans T.-L. : Cant li hom est en sainte glise ... Ne za ne la ne doit
bäeir); d'où 1662
bayer aux corneilles « être oisif, ne rien faire » (
Richer,
Ovide bouffon, p. 11 dans Ch.-L.
Livet,
Lex. de la lang. de Molière, Paris 1895, p. 224);
2. ca 1190 au fig. « aspirer à, désirer qqc. » (
Paraphr. du ps. Eructavit, Brit. Mus. add. 15606, f
o20a dans
Gdf. : N'i
baier pas, ce ne pot estre).
Du lat. vulg. *
batare (cf. beer et
bâiller).