BATZ, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1517 Suisse rom. (canton de Fribourg)
betz (
Livre noir, IV, Archives cantonales dans
Pat. Suisse rom., t. 2, p. 283 : Laquelle peaulx ilz vendist pour III
betz); av. 1571
bacse (
Carloix,
Mém. de Vieilleville, 1, 6, ch. 9 dans
Quem. : Ne void-on pas en leur place que jocondales, dalars, florins du Rhin, gros de Metz à la marque de l'Evesque,
bacses et autres menues monnaies de Lorraine et de Metz, mesme de Bourgoigne); 1580
bats (
Montaigne,
Journal de voyage en Italie dans
Œuvres Complètes, éd. La Pléiade, p. 1139 : [à Bade, Allemagne rhénane] Quatre chambres garnies de neuf licts, desqueles les deux avoient poiles et un being, nous coustames quatre
bats, c'est à dire neuf solds, et un peu plus pour chaque; les chevaux six
bats, qui sont environ quatorze solds par jour); 1752
batz (
Trév. Suppl. :
Batz, ou
Bats [...] Petite monnoie qui a cours dans quelques villes d'Allemagne); 1761
id. (
Rousseau,
Nouvelle Héloïse, IV, cité par
A. François,
Provincialismes de J.-J. ROUSSEAU dans
Annales de la Société J.-J. Rousseau, 1907, t. 3, p. 36 : Julie donne toutes les semaines vingt
batz de gratification). Empr. à l'all. de Suisse
Batzen (
Tapp. t. 2, pp. 8-9 et
Pat. Suisse rom., s.v. bats), transpos. du n. h. all. précoce
Batzen « masse compacte, gros morceau », du verbe
batzen « être collant, mou »; le mot n'étant que très rarement attesté en Suisse en son sens premier, il est probable que la transpos. se fit d'abord en all. où le mot est attesté comme nom de monnaie en 1495 (Salzbourg), d'où il passa en Suisse où il est attesté en 1497 (Berne) d'apr.
Kluge20. Le mot
patz attesté au même sens par Molinet d'apr.
Gdf.,
s.v. patz, est plus prob. le fr.
patar(d)* « anc. monnaie flam. » leçon de l'éd. Doutrepont-Jodogne, t. 2, 1935, p. 304.