BATAILLEUR, EUSE, subst. et adj.
Étymol. ET HIST. − 1. Ca 1200 adj. masc.
bataillierre cas sujet « (d'un homme) qui aime à se battre » (
J. Bodel,
Saisnes, LI dans
Gdf. Compl. : Tant com fuz bachelers, assez fuz
bataillierre) 1262-68
id. bataillor « (d'un inanimé) relatif à la guerre, guerrier » (
Brunet Latin,
Trésor, éd. Chabaille, 129 dans T.-L. : Mars [la planète] est chaus et
bataillereus [var.
bataillor]); av. 1450 masc. « (d'un inanimé) destiné à la bataille » (
Grand. Chron. de Fr., Phel. l Bel, XLII, P. Paris dans
Gdf. : Ilec avoit grant copie d'armes et grant appareil
batailleur); seulement en a. et m. fr.; repris par
Ac. 1835;
2. ca 1280 subst. masc. « celui qui se bat » (
Gouvernement des rois, éd. S.-P. Molenaer, 374, 4 dans T.-L. : Au bon
bataillor covient avoir principaument deus choses, c'est assavoir sens et hardement) − 1536, Calvin dans
Littré; considéré comme ,,vieux mot`` par
Trév. 1752-71; repris au
xviiies. (J.-J. Rousseau dans
Besch.).
Dér. de
bataille*; suff.
-eur2*. Antérieurement,
batailleros (
bataillerus [
bataillerurs var. du ms. M]
ca 1170,
Rois, éd. E.-R. Curtius, p. 32), dér. de l'a. fr.
bataillier « guerrier » (
ca 1200 dans
Gdf.); suff.
-eux*. La date de 1213,
Fet des Romains, signalée pour
batailleur par la plupart des dict. mod. correspond en réalité à la forme
batailleros.