BASSESSE, subst fém.
Étymol. ET HIST. − 1. Début
xiies. « partie basse » (
Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, LXII, 9 : il enterrunt ès
basseces de la terre; serunt livret ès mains de glaive) −
xviies., Pascal dans
Littré;
2. a) ca 1195-1200 « état inférieur » (
Roman de Renart, éd. M. Roques, XIV, 14195 : L'an dist bien : de si haut si bas; Et bien sovent de la
bassece Remonte l'en bien en hautesce);
b) début
xviies. « infériorité de condition, caractère roturier » (
Montchrestien,
Les Tragédies, éd. Petit de Julleville,
Aman, p. 256 dans
IGLF Litt. : La Majesté pompeuse autant que la
bassesse Du peuple contemptible est vive à la tristesse);
3. 1633 « grossièreté de style » (
Corneille,
Mélite, préf. 49, éd. Pierre Lièvre, t. 1,
ibid. : ma façon d'écrire étant simple et familière, la lecture [de Mélite] fera prendre mes naïvetés pour des
bassesses);
4. 1644-45 « action basse, vile » (
Corneille,
Rodogune, III, 3 dans
Littré : Celles de ma naissance ont horreur des
bassesses);
5. av. 1662 « manque d'élévation des sentiments, dégradation morale » (
Pascal,
Pensées, Section VII, « Œuvres Complètes », éd. Brunschvicg dans
IGLF Litt. :
Bassesse de l'homme, jusques à se soumettre aux bêtes, jusques à les adorer). Dér. de l'adj.
bas*; suff.
-esse*; en concurrence avec
basseté attesté du début
xiiies. (
Renclus de Molliens,
Miserere, éd. van Hamel, 270, 10 dans T.-L.) au début
xviies. (1611,
Cotgr.), et
basseur attesté du
xives. (
J. Corbichon,
Propriet. des choses ds
Gdf.) au début
xviies. (1611,
Cotgr.).