BAS1, adj., subst. masc. et adv.
Étymol. ET HIST.
I.− Adj. A. Par rapp. au niveau atteint dans l'espace :
1. au propre, dans l'espace réel : 1119 « peu élevé, qui a peu de hauteur » (
Ph. de Thaon,
Comput, 2542 dans T.-L.);
2. au fig., dans l'espace conçu abstraitement (pour exprimer le degré d'intensité, de valeur, etc.) :
a) ca 1175
parole [
voix]
basse (
Chr. de Troyes,
Chevalier lion, 6233,
ibid.);
b) 1539 « peu élevé (en parlant d'un prix), de peu de valeur » (
Est.);
B. Par rapp. à la position occupée dans l'espace :
1. au propre, dans l'espace réel :
a) ca 1170 « situé à peu (ou moins) de hauteur »
la teste basse (
Chr. de Troyes,
Erec et Enide, 5724 dans T.-L.);
b) 1548 géogr. « situé à peu d'altitude »
basse Bretagne (
N. du Fail,
Œuvres facécieuses, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, Paris, 1874, t. 2, p. 122); d'où
c) 1548 « qui est d'une région peu élevée »
bas alemans (
Id.,
op. cit., t. 2, p. 205);
2. au fig., dans l'espace conçu abstraitement :
a) 1120-50 « de position peu élevée dans la hiérarchie sociale » (
Gd mal fit Adam, I, 40 dans T.-L.);
b) début
xiiies. « peu élevé dans une échelle de valeurs, vil, méprisable » (
Reclus de Molliens,
Charité, 70, 11,
ibid.);
c) 1694 mus. « grave »
(Ac.). C. Dans le temps :
1. a) ca 1130 « tardif, avancé » (
Pélerinage de Charlemagne, éd. E. Koschwitz, 571) − 1611,
Cotgr.;
b) 1690 hist.
bas-empire (
Fur.);
2. 1548 « peu avancé, de l'enfance »
bas aage d'abord au sens large de « jeunesse » (
Amyot,
Trad. de Diodore, XVII, 1 dans
Hug.,
s.v. aage).
II.− Adv. 1. a) Ca 1165 « à un niveau inférieur » ici dans la loc.
en bas ([
Chr. de Troyes],
G. d'Angleterre, 2200 dans T.-L.);
b) ca 1175 « dans un état inférieur » (
Chronique Ducs de Normandie, 9837);
2. ca 1165 « à voix basse » (
Roman de Troie, éd. L. Constans, 18469 : en parlast ne
bas ne haut);
3. à bas av. 1544 « à terre »
les robbes a bas (
Cl. Marot,
Epistre pour un gent. de la court, p. 168 dans
Gdf. Compl.);
4. 1548 « à bas prix » (
N. du Fail,
Contes d'Eutrapel, XXXI,
ibid. : revendu bien
bas);
5. 1694 mus. « dans un ton grave »
(Ac.).
III.− Subst. a) Ca 1155 « partie basse, partie inférieure de qqc. » (
Wace,
Brut, 4208 dans
Keller, p. 290a);
b) ca 1155 au fig. « état inférieur, situation désespérée » (
Id.,
op. cit., 1607,
ibid., p. 201a).
Du b. lat.
bassus, adj. attesté vers le début du
vies. au sens de « gras, obèse » (
Martyrii de B et V, VII, 176, 14 dans
TLL s.v., 1778, 10) et dep. le
viiies. au sens de « bas, peu élevé », (
CGL t. 4, p. 210, 17). Ce même lat.
bassus est déjà attesté comme ,,cognomen`` en lat. class. (
TLL s.v., 1778, 29 et
sqq.).