BASE2, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1. a) Début
xiies.
basse « partie inférieure, assise » (
Livre des Psaumes, éd. Fr. Michel, 103, 5 dans T.-L. : fundad la terre sur sa
basse [super basem suam]);
ca 1160
base (
Eneas, éd. Salverda de Grave, 7551,
ibid.);
b) 1549 géom. « droite ou plan à partir duquel est établie la hauteur d'une figure » (
Ant. du Moulin,
Trad. de J. D'Indagine, Chiromance, p. 102 dans
Hug. : Du
Base et fondement du Triangle);
2. a) 1598 « principes fondamentaux d'un système abstrait » (
Ph. de Marnix,
Differ. de la Relig., I, IV, 20,
ibid. : Ses principes préparatoires, qu'il met ordinairement pour le
base de son édifice). Rem. : cet emploi au masc. n'est pas rare au
xvies. (
cf. Hug.);
b) 1672 pharm. « élément principal d'un médicament » (
B. Bauderon &
F. Verny,
La Pharmacopée, p. 58 dans
IGLF Techn. : Ce syrop a pris le nom de sa
base le vinaigre);
c) 1808 chim. (
P. Cabanis,
Rapports du physique et du moral de l'homme, p. 242 : comme il suffit qu'un acide et une
base alkaline, ou terreuse soient mis en contact, dans un état favorable à leur combinaison, pour qu'il en résulte un nouveau produit chimique);
3. a) 1834 au fig. « territoire assurant la subsistance et la sécurité d'une armée » (
Balzac,
La Duchesse de Langeais, p. 222 : A cette époque, il [le faubourg Saint-Germain] était comme une armée opérant sans avoir de
base) et plus partic.
b) 1918 arm. (
Maurois,
Les Silences du Colonel Bramble, p. 152 : Le Boche s'éloigne de ses
bases, il allonge ses lignes de communication, il est fichu!);
4. 1933 « tous les membres d'un groupe social (le plus souvent un parti ou un syndicat) qui n'exercent pas de responsabilités particulières dans ce groupe » (
Malraux,
La Condition humaine, p. 285 : Nous pouvons le conquérir par la
base en y introduisant tous les éléments communistes dont nous disposons).
Empr. au lat.
basis attesté au sens 1 a (
Cicéron,
Verr., 3, 155 dans
TLL s.v., 1774, 51); au sens 1 b (
Id.,
Nat. deor., 2, 215,
ibid., 1775, 79), au sens 2 a dep. le
ives. (
Nonius Marcellus, p. 520,
ibid., 1776, 32); transcr. du gr. β
α
́
σ
ι
ς « action de marcher » d'où « marche, allure » (
Eschyle,
Euménides, 36 dans
Bailly), et p. méton. « ce sur quoi on marche » d'où 1 a (
Timée de Locres, 97e
ibid.) et au sens 1 b (
Platon,
Timée, 55 b,
ibid.).