BASCULER, verbe.
Étymol. ET HIST. − 1. 1377
baculer « battre, frapper sur le derrière » (Lit. remiss. ann. 1377 in Reg. 112 Chartoph. reg. ch. 106 [A.N. JJ 112, pièce 106 d'apr.
Gdf. Compl.] dans
Du Cange,
s.v. baculare : Jehan Pastor exposant, par esbattement avec plusieurs autres de la ville pristrent icellui Lambertet et en disant : Vous devez estre vannez ou
baculez; car vous avez routé la feuille du til [...]) − 1611
basculer (
Cotgr.);
baculer, encore attesté dans
Mén. 1750 au sens de « frapper à coups de bâton », est demeuré dans certains dial. (
cf. p. ex.
Zél. Baculer. Prendre qqn. d'un côté par les pieds, de l'autre par les bras et lui frapper le derrière contre la terre);
2. a) fin
xvies.
baculer « faire un mouvement de bascule » (
d'Aubigné,
Hist., III, 15, 1
reéd. dans
Gdf. Compl. : [...] lesquels, se jettans de plain jour sur le pont levis, l'empescherent de
baculer [...]);
b) 1801 au fig.
basculer (
Mercier,
Néologie, t. 1, p. 70 :
Basculer dans sa conduite, suivre toutes les alternatives de la chance des événements);
c) 1845 trans. « faire faire un mouvement de bascule » (
Besch. Suppl. :
Basculer une planche, une charrette).
Baculer composé de l'adv.
bas* et de
cul*, dés.
-er; la signification primitive est « frapper le derrière contre terre »; le sens de « frapper avec un bâton » paraît dû à un rapprochement fautif avec le lat. class.
baculum « bâton »; altération en
basculer d'apr. le déverbal
bascule* d'où sont dérivés les différents emplois du sens 2.