BARRICADE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1. xvies. « ensemble de barriques (utilisées comme obstacle) » (
A. Paré,
Apologie dans
Gdf. Compl. : Il y avoit un peu plus avant un gros corps de garde remparé de charrettes et palissades, tonnes et tonneaux, et
bariquades remplies de terre pour servir de gabions); d'où p. ext.
2. ca 1571 « obstacle, retranchement formé de l'amoncellement de divers objets » (
Montluc,
Commentaires dans
Petitot,
Coll. Mém. Hist. Fr., t. 22, p. 368 dans
Barb. Misc. 9, n
o5 : Or, comme ils faisoient teste à la
barricade, arriva Monsieur de Savignac);
3. 1690 au plur. « soulèvement au cours duquel ont été dressées des barricades » (
Fur. : Les
Barricades de la Ligue, celles de la Fronde faites à Paris au mois d'Août 1648);
cf. la journée des Barricades (
Ac. 1835) et
Les barricades de Juillet [1830] (
Ac. Compl. 1842).
Dér. de
barrique*; suff.
-ade1* sans doute p. anal. avec des mots en
-ade du même domaine sém. empr. à l'ital. à la même époque comme
gabionnade; le passage du sens 1 au sens 2 est à mettre en rapport avec le m. fr.
barriquer « fermer avec des barriques, barricader » (
Cayet,
Chron., p. 175 dans
Gdf. Compl.) et reste peut-être lié au sémantisme de termes issus du rad. de
barre*, notamment
barrer* (
cf. lat. médiév.
barrica pour
barrium « enceinte, faubourg » dans
Du Cange,
s.v. barrium et savoy.
barricadâ « fermer ou consolider avec une ou plusieurs barres » dans
FEW t. 1, p. 331 b); l'hyp. d'un empr. dir. à l'ital. (
Kohlm., p. 31;
Sar., p. 19) est à écarter, cette lang. ne connaissant pas av. le
xviiies. de mot corresp. à
barricade;
barricata, attesté dep. le dict. de la Crusca,
Vocab. degli accademici della Crusca, 4
eéd., Florence, 1729, est un empr. au fr. (
DG, § 12;
FEW t. 1, p. 332a;
Devoto; Migl.-Duro).