BARRER, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − 1. 1144 « consolider à l'aide d'une barre » (
Charroi Nîmes, éd. Jonckbloet, 968 dans T.-L. : Chars et charretes cheviller et
barrer); 1680
barrer un luth (
Rich.); 1100-74 « fermer à l'aide d'une barre » (
Wace,
Rou, éd. H. Andresen, Heilbronn, 1877, II, 2100 : Les portes
unt barrees e par dedanz tenues); 1429 fig. dr. « faire opposition à (qqc.) » (
Affranch. d'Oiselay, Arch. H.-Saône E/143 dans
Gdf.);
xves.
id. « faire obstacle à (qqn, qqc.) » (
Littl.,
Instit., 82, Houard,
ibid.);
2. mar. 1831 (
Will. :
Barrer [...] mettre trop la barre du gouvernail d'un bâtiment); d'où 1900 en gén. (
DG :
Barrer. Tenir, manœuvrer la barre du gouvernail);
3. a) fin
xiiies. « marquer d'une barre » (
Chastelain de Coucy, éd. Crapelet, 1231 dans T.-L. : Il portoit un escu
barré, Bien sai, de geulles et de vair);
b) 1690 (
Fur. :
Barrer, se dit encore des lignes et ratures qu'on fait sur un acte pour en annuler des clauses, ou même toute substance, quand on
barre les signatures);
4. 1866 arg. (
A. Delvau,
Dict. de la lang. verte, p. 24 :
Barrer. Abandonner son travail); l'éd. de 1867 précise ,,dans l'argot des marbriers de cimetière``; d'où 1866 pronom.
se barrer « partir » (d'apr.
Esn.);
cf. 1867 (
A. Delvau,
loc. cit., p. 11).
Dér. de
barre*; dés.
-er; 4 peut-être dér. de
barre* dans l'expr.
partir de barres « partir sur-le-champ », attestée dep.
Ac. 1762.