BARBOUILLER, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST.
A.− [
xves. intrans. « balbutier » (
J. Le Fèvre,
Lament. de Mathéolus, I, 1295, éd. van Hamel : Ma langue n'ose
babouillier [imprimés du
xves.
barbouyllier], Tant crient celle de ma mouillier)].
B.− 1. xves. trans. « troubler » (
Therence en franç., f
o173 a dans
Gdf. Compl. : Ha j'entens bien Maintenant ce qui te tempeste Et qui te
barbouille la teste); 1511 fam. « remuer, troubler » (
Gringore, II, 14 : Le vin au ventre me
barbouille); 1845
barbouiller le cœur (
Besch.);
2. a) 1611 intrans. « passer un enduit » (
Cotgr.); av. 1654 « peindre grossièrement » (
Guez de Balz.,
Avis écrit dans
Littré : Je ne veux plus peindre; mais je veux encore moins
barbouiller);
b) 1580-92 trans. « écrire beaucoup et souvent inutilement ou mal » (
Montaigne, I, 293 dans
Littré); 1672 pronom. « se charger, s'embarrasser de » (
Molière,
Les Femmes savantes, IV, 3 dans
Œuvres Complètes; éd. du Seuil, p. 619 a); 1680 (
Rich. :
Barbouiller. Composer mal, peindre mal);
3. 1550 trans. « salir, souiller » (
Trad. de l'hyst. des plant. de L. Fousch. C.LV dans
Gdf. Compl. : Ce fruit a le jus rouge comme sang, duquel il teint et
barbouille les mains);
4. a) 1611 « mélanger » (
Cotgr.), attest. isolée;
b) 1690 « rendre confus, embrouiller (d'une chose) » (
Fur. : [...] Il
a tellement
barbouillé et embrouillé cette affaire, qu'on n'y connoit plus rien); av. 1755 «
id. (d'une pers.) » (
St Simon, 53, 134 dans
Littré).
Prob. issu de
barboter*, avec substitution de finale d'apr. des verbes tels que
souiller, brouiller, cf. aussi
touiller, patrouiller.