BANLIEUE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1185 dr. féod. « espace (d'environ une lieue) autour d'une ville, dans lequel l'autorité faisait proclamer les bans et avait juridiction » (
Beauvillé,
Recueil de doc. inédits concernant la Picardie, 1860-82, t. 4, p. 21 : Dedens le
banlieue n'estra rechus campions loueis contre home de le kemuigne);
2. 1710 empl. fig. et iron. (
La Fontaine,
La Coupe enchantée, sc. 17 dans
DG : L'on approche votre domaine [votre femme] de plus près que de la
banlieue), très rare; 1718 au propre « campagne qui forme les alentours d'une ville »
(Ac.).
Composé de
ban* étymol. 1 b et 2, et de
lieue* sur le modèle du lat. médiév. : dès 1069 lat. médiév.
bannileuga au sens 1, attesté à Toul (
Waitz,
Urk. deutsch. Verf. gesch. n
o2 dans
Nierm.), puis en territoire fr., en 1080 (
Métais,
Cart. de la Trinité de Vendôme, I, n
o295,
ibid.) et qui est encore fréquemment attesté aux
xie-
xiiies. sous les formes
bannileuca, banleuca, banleugium (
Du Cange,
s.v. bannum 3);
cf. m. h. all.
banmile, composé de l'a. h. all.
ban (ban*
) et
mile (all.
Meile « lieue »).