BANJO, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1858 (
O. Comettant,
Trois Ans aux États-Unis, 2
eéd., p. 49 : La scène, où les acteurs nègres arrivent au nombre de dix ou douze, a la forme du fer à cheval. Les fils de Cham s'avancent [...] munis chacun, soit d'un violon, soit d'une guitare, soit d'un
banjo, sorte de guitare à long manche, d'un timbre grave, à la fois mélancolique et gai). Empr. à l'anglo-amér.
banjo (
Bonn.;
Mack. t. 1, p. 221;
FEW t. 18, p. 15), terme du vocab. des chanteurs noirs américains qui chantaient leurs chansons en public en s'accompagnant de cet instrument, attesté au même sens dep. 1764 sous la forme
banschaw [langue nègre de l'Inde orientale]
(DAE), dep. 1774 sous la forme
banjo (
Cresswell,
Journal, 30,
ibid.).
Banjo est d'orig. obsc. Selon
FEW t. 18, p. 15, le terme, prob. empr. au gr. π
α
ν
δ
ο
υ
̃
ρ
α, π
α
ν
δ
ο
υ
́
ρ
α « luth à trois cordes » (
iies. av. J.-C. (?) Poll. 4. 60 dans
Liddell-Scott) par les arabes, a été introduit par eux en Afrique occidentale et de là importé aux États-Unis. Les formes du type
banjor relevé en anglo-amér. en 1775 (
Adair,
Indians dans
DAE) sont certainement influencées par l'angl.
bandore (1591-1883 dans
NED), lui-même prob. empr. aux lang. esp.
bandurria (
xives. dans
Cor.) qui ont adapté le b. lat.
pandurium terme de mus. (
Cassiod.,
Psalm., 141, 1 dans
Forc.),
pandorium (Isid., 3,
Orig., 20,
ibid.) lui-même empr. au dimin. gr. π
α
ν
δ
ο
υ
́
ρ
ι
ο
ν (Hesychius dans
Liddell-Scott); v. aussi
pandore et
mandoline.