BANIAN, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1575
bancani « membre d'une secte brahmanique qui se distingue par ses aptitudes commerciales » (
Belleforest,
Cosmographie universelle, II, col. 1565 et 1711 dans
Arv., p. 86 : Le second ranc des gentils Guzerats sont nommez
Bancani, et ce sont ceux qui se meslent du trafic, et de la marchandise); 1581
baneane (
Osorio da Fonseca et
Lopez de Castanheda,
Histoire du Portugal, mise en François par S.G.S., p. 159 dans
König, p. 27 : Il y a une autre sorte de religieux [...] appelez
Baneanes); 1611
banian (
Pyrard de Laval,
Disc. des Voy. des Français aux Indes Or., p. 159,
ibid.);
2. 1663 arbre
Bannian « figuier de l'Inde » (
Rel. du Voy. de Perse et des Indes Or., trad. de l'Angl. de Th. Herbert p. M. de Wicquefort, p. 202,
ibid., p. 28); 1842
banian (V.
Hugo,
Le Rhin, p. 212 : il reconnut le
banian et le baobab). I est empr. au port.
banean, banian «
id. », attesté dep. 1516 (
Duarte Barbosa,
Livro, p. 267 dans
Dalg t. 1 : Ha nesto regno [de Guzarate] outra sorte de Gentios, que chamam Bramanes [leia − se Baneanes], e saom muy grandes mercadores e tratantes), la forme insolite de la 1
reattest. fr. étant due au fait que Belleforest utilise l'ouvrage de Barbosa à travers l'adaptation ital. de ce récit par Ramusio (v.
Arv., pp. 86-88). Le port. est lui-même empr. au tamoul
vāniyan « commerçant », dér. du skr.
vānij «
id. » (
FEW t. 20, pp. 112-113 :
König, pp. 27-28); 2 est empr. à l'angl.
banian tree ou
tree of the banians (l'angl.
banian étant lui-même empr. au port.), ce nom venant de ce que les commerçants hindous (ou
banians) s'étaient installés à l'ombre de ces arbres dans le Golfe Persique. L'angl.
banian tree est attesté dep. 1634 (Sir
T. Herbert,
A relation of some years travaile begunne anno 1626;
into Afrique and the greater Asia, t. 2, p. 122 dans
NED).