BAMBOU, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1598 bot.
bambu (
Lodewijcksz,
Premier livre de l'histoire de la navigation aux Indes orientales par les Hollandois, f
o19 v
o[texte français écrit par un Hollandais] dans
Arv., p. 77 : Nous y [à Sumatra] avons aussi veu croistre en ceste maniere le Poyvre rond, montant et s'enveloppant a des roseaux hauts et gros, dits en Portuguez
Bambu [en it. dans le texte], et en langue Malaique
Mambu [
id.]); 1610 (
V. Linschoten,
Histoire de la navigation, p. 79,
ibid. [trad. fr. d'un texte lat. résumé à partir d'un texte holl.] : ils [les Portugais, à Goa] le font inhumainement batre dos et ventre par leurs serviteurs à grands coups de
Bambus [en it. dans le texte] qui, est un roseau fort espais);
2. 1604
bambou « morceau de bambou servant de mesure de capacité » (
Martin de Vitré,
Description du premier voyage fait aux Indes orientales par les François en 1603, p. 55 dans
König, p. 23 : ilz ont des
bambous qui tiennent le pois de deux livres).
1 est empr., par le canal du néerl., au port.
bambu, aussi
mambu, attesté dep. le
xvies. (
Fr. de Andrade,
Cronica de D. João III, IV, fl. 94 d'apr.
Mach.), lui-même empr. au marathe et gouzrati (
Cor. t. 1) ou au konkani (
Mach. et
Dalg. t. 1), lang. de la côte ouest de l'Inde, plutôt qu'au canara (
Fried. s.v. bambus;
König, pp. 24-25) qui n'est pas une lang. de navigateurs (v.
Les langues du monde, Paris 1952, p. 489) ou au malais (
Dauzat68,
Bl.-W.5,
EWFS2,
FEW t. 20, p. 91) qui ne possède pas la forme
mambu et où
bambu est prob. un empr. récent au port. (v.
Fried.).