BALCON, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1404
barcon « saillie construite sur la façade d'un bâtiment et entourée d'une balustrade » (
G. de Lannoy, J. de Werchin,
Ballade II, vers 18, éd. A. Piaget dans
Romania, t. 39, p. 330 : Muser bien heure ou demye Au
barçon ou est s'amie, Pour avoir ung doulz semblant); av. 1570
balcon (
Ph. de L'Orme,
Architect., VIII, 20 dans
Littré);
2. p. ext. 1704 « balustrade d'un balcon »
(Trév.);
3. 1784 théâtre « galerie d'une salle de spectacle s'étendant d'une avant-scène à l'autre » (
P.-A. de Beaumarchais,
Le Mariage de Figaro, préf. : ce courtisan [...] criait des
balcons au public).
Empr. à l'ital.
balcone (
Kohlm., p. 30;
Sar., p. 19;
Wind, 120;
Brunot t. 2, p. 209;
Nyrop t. 1, § 43;
Migliorini,
Storia della lingua ital., p. 426) attesté au sens 1 dep. le
xives. (
D. Compagni,
Cronica I, 2 [composé entre 1310 et 1312] dans
Batt.) au sens 2 dep. le
xviies. (
L. Lippi, [1606-1665], 7, 83,
ibid.). Le sens 3, issu de 1 p. anal., semble être ultérieurement passé du fr. en ital. où il est attesté par Bellini [✝ 1835] qui l'imprime en caractère italique, indiquant par là la nouveauté de cette acceptation. Avant l'empr. du
xvies., dans le courant de l'archit. et de la litt. de la Renaissance, l'ital.
balcone avait été sporadiquement adapté dans le m. fr.
baucon dans les textes italianisants (ainsi, début
xives.
Hector, B.N. 821, f
o12b dans
Gdf. Compl., roman composé en fr. prob. en Lombardie ou en Vénétie). L'ital.
balcone est issu du longobard *
balko, corresp. au frq. *
balco « poutre », v.
débaucher, ébaucher.