BALANCER, verbe.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1165 trans. « faire mouvoir de côté et d'autre » (
Chr. de Troyes,
G. d'Angleterre, éd. W. Foerster, 2320 dans T.-L. : L'une onde a l'autre la
balance [la nef] Si com an joe a la pelote); 1539 pronom.
se balancer « se mouvoir dans un mouvement d'oscillation (en partic. pour un oiseau de proie, rester immobile dans l'air) » (
Est. : L'aigle
se balance d'en hault); 1914 arg.
s'en balancer « ne faire nul cas de qqc. » (
Esn. Poilu 1919, p. 59);
2. ca 1175 trans. « jeter, lancer (avec un mouvement de balancement) » (
Chr. de Troyes,
Chevalier charrette, éd. W. Foerster, 534 dans T.-L. : prant la lance, Anmi la sale la
balance) − début
xives.
B. de Sebourc, ibid.; repris au même sens en arg. 1821 (
Ansiaume,
Argot en usage au Bagne de Brest, f
o5 v
o, § 17), p. ext. 1844 « se débarrasser de qqn » (
Dict. complet de l'argot employé dans les Mystères de Paris dans
Sain. Sources t. 2, p. 196); d'où 1929-34 arg. « dénoncer » (
A.-L. Dussort,
Mémoires);
3. fin
xiies. intrans. fig. « hésiter, mettre en balance deux partis » (
Blondel de Nesle,
Chansons, éd. L. Wiese I, 3 dans T.-L. : Soupris sui d'amours ou mes cuers
balance);
4. début
xiiies. trans. « peser » (
Raimbert de Paris,
Ogier le Danois, éd. J. Barrois, 1500,
ibid. : vos formages conter e
balancher);
xvies. fig. « mettre en équilibre, peser » (
Du Bellay, VI, 25 dans
Littré :
Ballancer tous ses mots, respondre de la teste, Avec un Messer non ou bien un Messer si).
Dénom. de
balance*; dés.
-er; arg. pronom.
s'en balancer suivant le modèle de
s'en moquer.