BALANCE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Fin
xiies. « instrument servant à peser » (
Lambert le Tort, A. de Bernay,
Alexandre, éd. H. Michelant, 498, 11 dans T.-L. : Unes grandes
balances fist aporter avant, L'uel mist a une part, sans nul autre serjant. D'autre part vont obers et elmes aportant; Tant en i entasserent, Les cordes vont rompant; Ains la
balance a l'uel ne se mut tant ne quant); 1160-70
mettre en balence fig. « peser des arguments, les considérer » (
Béroul,
Tristan, éd. E. Muret, 1113,
ibid. : Qui avroit sol un escuier Por moi destruit ne a feu mis, Se iere roi de .VII. päïs, Ses me
metroit il
en balence Ainz que n'en fust prise venjance);
xviies.
tenir la balance égale « pratiquer l'égalité » (D'Ablancourt dans
Rich. 1680); 1636
emporter la balance « prévaloir » (
Corneille,
Le Cid, III, 4 dans
Littré : Et ta beauté sans doute emportait la
balance); av. 1683 comm. « bilan » (Colbert dans
Lettres, Instructions et Mémoires de Colbert, éd. Clément, Paris, 1861, t. 3, p. 555 cité dans
Kuhn, p. 171);
2. 1379 « signe du zodiaque » (
J. de Brie,
Bon berger, 64, éd. Lacroix dans T.-L. : ou signe de la livre que aulcuns nomment
balance).
Empr. au lat. pop. *
bilancia « balance à deux plateaux » issu du lat. vulg.
bilanx (
bis ,,deux fois`` et
lanx « plateau de balance ») attesté au
ives. (
Martianus Capella, 2, 180 dans
TLL s.v., 1985, 7). L'initiale
ba- peut s'expliquer par le changement de
-ĭ- en -a- sous l'action ouvrante de -l- (
cf. zelosus > jaloux) et peut-être, en outre, par l'influence de
ballant part. prés. du verbe
baller*, à cause du mouvement des plateaux de la balance (
cf. l'expression dial.
être en ballant « hésiter, être indécis », v.
ballant). En a. fr.
balance désignait un seul plateau, c'est pourquoi on trouve
balances pour désigner l'ensemble (
Alexandre, supra) jusqu'au
xvies. (La Noue dans
Hug.) et encore dans
Rich. 1680.