BALAFRE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1505 « longue entaille » (
Gonneville,
Relation authentique, 105 dans
Quem. : Des Indiens [...] incisés en maints endroits de la peau, par
balafres, pour paroistre plus beaux fils); 1586 fig. « déchirure » (
Resp. de J. Bod. à Malestr. ds
Gdf. Compl. : Les chausses, ou l'on emploie le triple de ce qu'il en faut, avec tant de
balafres et dechiquetures, que les pauvres gens ne s'en peuvent servir, apres que monsieur en est degousté).
Issu du croisement de l'a. fr.
leffre « lèvre » attesté du
xiiies. (
Tournoi de Chauvency, 3556, éd. M. Delbouille dans T.-L. : La veissiez vallet escoure Et le hustin encommencier, Celui a cel autre tencier, Et couteler de ces espees, Leffres et faces decopees) au
xives. (E. Deschamps,
ibid.) avec
balèvre* p. anal. entre les lèvres d'une plaie et les lèvres du visage.
Leffre est empr. à l'a. h. all.
leffur (
Graff t. 2, p. 205); l'hyp. selon laquelle
balafre est une forme assimilée de
belafre altération de l'a. fr.
balèfre (fr. mod.
balèvre*) lui-même empr. au frq. *
bal-leffur (
EWFS2) fait difficulté, la forme *
balèfre « balèvre » ne semblant pas attestée.