BAISSER1, verbe.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Trans.
a) ca 1100 « pencher, diriger vers le sol » (
Roland, éd. Bédier, 138 : Li empereres tent ses mains vers Deu,
Baisset sun chef, si cumencet a penser);
b) mil.
xiies. « descendre, mettre plus bas » (
Prise d'Orange, éd. Jonckbloet, 1268 dans T.-L. : Gietent lor ancre, s'ont lor voile
beissie);
c) ca 1170 au fig. « rendre moins fort, diminuer » (
B. de Ste Maure,
Ducs Normandie, II, 9504 dans
Gdf. Compl. : Encui
baisserai lor orgoil);
d) 1172-75 « diminuer d'intensité ou de hauteur (un son) » (
Chr. de Troyes,
Chevalier charrette, éd. W. Foerster, 2980, p. 106 : Quant li vavasors
ot leissiée Sa parole et sa voiz
beissiée);
e) 1835 (
Ac. :
Baisser le prix d'une marchandise, La vendre à meilleur marché);
2. intrans.
a) 1180-1200 au propre « diminuer de hauteur, décliner » (
Aliscans, 922 dans
Gdf. Compl. : Li soleuz
besse, si prist a anuitier);
b) xiies. au fig. « diminuer d'intensité, décroître » (
Mémoires Antiq. Normandie, X, 534 : Encor le tienent ... Si cum il fut lors establi, Fors del mangier que ont guerpi : Tant
est lor amor plus
baissiez);
c) xviies. « diminuer de vigueur physique ou intellectuelle » (Scarron dans
Rich. 1680 : son esprit
baisse);
d) 1695 comm. « diminuer (en parlant d'un prix ou d'une valeur) » ([
Bois-Guillebert],
Le détail de la France, 185 dans
Kuhn, p. 75 : de ne laisser pas
baisser le prix);
e) xviies. « prendre un ton moins élevé » (
La Fontaine,
Fables, II, 1 dans
Littré : Eh bien
baissons d'un ton);
3. 1432 pronom. « se rendre moins haut » (
Fortunes et adversitez de Jean Regnier, p. 54, v. 1446 : Haulser ne me puis ne
baisser).
Du lat. vulg. *
bassiare (
FEW t. 1, p. 272); dér. de
bassus (bas*
).