BAIN, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST.
A.− Subst. masc. plur.
1. ca 1100 « endroit du palais ou de la maison où l'on se baigne » (
Roland, éd. Bédier, 154, p. 14 : Quant vus serez el palais seignurill, A la grant feste seint Michel del Peril, Mis avoez la vos sivrat, ço dit. Enz en voz
bainz, que Deus pur vos i fist, La vuldrat il chrestiens devenir), attest. isolée;
2. ca 1100 « établissement où l'on se baigne »
(Roland, éd. Bédier, 3984, p. 330 : As
bainz ad Ais mult sunt granz les c... La baptizent la reïne d'Espaigne);
3. 1680 « lieu où l'on se soigne avec des eaux » (
Rich. : Aller aux
bains de Bourbon).
B.− 1. Mil.
xiies. « action de se plonger dans l'eau » (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 8075 : Des laveüres
bainz feseient, Bainoent sei si guarisseient);
2. a) mil.
xiies. « liquide dans lequel on se plonge » (
Id.,
op. cit., id., 8072 : Les genz les soleient laver Et de l'eve lur
bainz temprer);
b) 1525 « récipient dans lequel on se baigne » (
Recueil Actes Notariés, I, 114 : Un petit
bain de chambre);
c) 1680 « lieu propre à la baignade » (
Rich. :
Bain [...] Endroit de la rivière le plus propre à se baigner);
d) 1797 « exposition du corps à un élément naturel » (
Voyage de La Pérouse, t. 4, p. 52 :
bain de sable);
3. 1690 chim. « substance dans laquelle on opère » (
Fur.);
cf. bain-marie.
Du lat. vulg. *
baneum, pour
balneum ou
balineum attesté au sens A 1 dep.
Plaute (
Most. 756 dans
TLL s.v., 1705, 80); A 2 dep.
Pomponius (
Atell. 37,
ibid. 1706, 1);
Varron distingue le subst. plur. (A 2 « bains publics ») et lui oppose le sens A 1 (
Ling., 9, 68,
ibid., 1705, 71 : primum balneum − nomen id graecum − introiit in urbem, publice ibi consedit, ubi bina essent coniuncta aedificia lavandi causa, unum ubi viri, alterum ubi mulieres lavarentur; ab eadem ratione domi suae quisque ubi lavatur, balneum dixerunt, et quod non erant duo, balnea dicere non consuerunt, cum hoc antiqui non balneum, sed lavatrinam appellare consuessent) pourtant attesté au plur. (
Plaute,
loc. cit.); attesté au sens B 1 dep.
Varron (
Frg. Non., p. 108,
ibid., 1706, 6), au sens B 2 a dep.
Cicéron (
Att., 2, 3, 3,
ibid., 1706, 13) et avec un cont. méd. dep.
Sidoine Apollinaire (
Epist., 1, 8, 2,
ibid., 1707, 32).