BAILLET, ETTE, adj.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1373 (A.N. K 50 pièce 2 ds
Gdf. Compl. : Cheval rouge
baillet).
Dér., avec suff.
-et*, de l'a. fr.
baille « de couleur baie » (dep. 1306,
G. Guiart,
Royaux Lignages, 11698, W. et D. ds
Gdf. : Et destriers de pris hennissanz, Blans, noirs, bruns, baiz, baucens et bailles) d'abord attesté en 1223 pour la couleur brune en parlant des moines (
G. de Coincy,
Mir. Vierge, éd. Poquet, 460, 224 ds T.-L. : Mes n'i a mes ne blanc ne baille Qui ne cuit estre maubaillis Si n'est ou prevos ou baillis) et dont le rattachement au lat.
badius (v.
bai;
FEW t. 1, p. 202a) fait difficulté du point de vue phonét., à moins de le considérer comme une forme seconde, demi-savante, de
bai* (
cf. L. Spitzer,
Z. rom. Philol., t. 46, 1946, p. 583) d'où est normalement dér. le subst. a. fr.
baiet « cheval bai » (
Herb. Leduc,
Foulq. de Cand., p. 90, Tarbé ds
Gdf.). Pour des raisons sém., il ne semble pas qu'on puisse le rattacher à l'a. fr.
baille « qui a une tache blanche sur le front » attesté dep. 1340 (
Arch. K 43, pièce 14bis,
ibid. : Cheval bay, baille en front) d'où est dér. une forme
baillet (
Gace de La Bigne,
Deduis, Ars. 3332, f
o113 r
ods
Gdf. Compl. : Il est ung petit baillet au front, N'as si bon lievre en tout le mont) souvent confondue avec
baillet « brun, roux » (
cf. FEW t. 1, p. 217b et t. 15
1, p. 45b et 46a).