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BAILLE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Av. 1236 « gouvernante, gardienne, nourrice » (G. de Coincy, De l'Empereri qui garda sa chastée par moult temptacions, vers 1179-1181 ds Nouv. Rec. de fabl. et contes inéd., éd. Méon, Paris, 1823, tome 2 : Son seul enfant li donne et baille, N'ot onqes mès si riche baille Tel bajasse ne tel meschine); 1erquart xiiies. « sage-femme » (Dolopathos, éd. Brunet et de A. de Montaiglon, 323 ds T.-L. : Ne vost k'ele äust se li non De bailles a l'anfantement) − 1611, Cotgr.; repris par Guérin 1892 qui le donne comme ,,anc.``; 2. 1340 « baquet » (Actes Normands, 274 : deux bailles de vuiés oeint, X fès de cuir vers); 1382-84 (Comptes Clos Galées, 67); en partic. 1690 mar. (Fur. : Baille [...] est une espece de baquet fait d'un demi-tonneau, qui sert à divers usages sur les vaisseaux, et particulierement à mettre le breuvage qu'on donne aux matelots); d'où a) [1767 « l'eau, la mer » (à Brest, d'apr. Esn.)]; b) 1889 arg. « bateau en mauvais état » ([Pesch]. Hist. Éc. Nav., 328); c) 1919 « surnom donné à l'École navale » (G. Esnault, Commentaire de l'École navale et ses traditions, L'Argot Baille (R. Coindreau) lors du dépouillement...). 1 du b. lat. baiula (fém. de baiulus), littéralement « celle qui porte », attesté au sens de « nourrice, bonne d'enfant », 2emoitié du vies. (Grég. de Tours, Vit. patr., 6, praef. ds TLL, s.v. baiulus, 1687, 53); 2 bajula « chose qui porte », ici « récipient renfermant une substance » (720-799, Paulus Diaconus, Carm., 7, 6, 1 ds Mittellat. W. s.v., 1313, 50); peut-être neutre plur., devenu fém. sing. L'hyp. selon laquelle 2 serait un empr. à l'ital. baglia (Dauzat68) ne semble pas à retenir, l'ital. baglia, balia ne paraissant pas attesté en ce sens (Tomm.-Bell.; Batt.).