BAHUTER, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) 1387 adj. sens obscur « mis en fût (?) » ou « gâté par le cahotement (de la voiture) (?) » (
J. Froissart,
Chron., II, 154, Kerv. ds
Gdf. : Vin tout
bahuté, le galon qui ne valoit en devant que sys estrelins, il l'achatoient vingt quatre estrelins), attest. isolée;
b) 1830-48 arg. milit. « se donner bonne tournure » (
E. Titeux,
Saint-Cyr et l'École spéc. milit. en France, 1898, p. 330,
cf. supra ex. 2; spéc. en parlant du képi 1895 [1863-65] «
id. » (
G. Claris,
Notre École polytechnique, p. 265); 1898 part. passé substantivé « uniforme de gala rangé dans le bahut » (
E. Titeux,
op. cit., p. 631 : L'uniforme de fantaisie que portaient les Saints-Cyriens en congé [...] s'appelait le
bahuté); 1830-48 « arranger, fignoler » (
Id.,
op. cit., p. 328 : l'ancien, instructeur du melon, lui apprenait à
bahuter son lit dans les régles);
2. a) 1633 fam. « s'amuser, plaisanter, se donner du mouvement » (
Cramail,
Com. des Prov., Anc. Th. fr., IX, 58 ds
Gdf. : A quel jeu jouons-nous? Tout de bon, ou pour
bahutter?), attest. isolée; 1850-60 arg. « faire du tapage » d'apr.
Esn.; 1862 arg. milit. (
L. Larchey,
Les Excentricités du lang., p. 17 :
Bahuter. Faire tapage. Ce terme est propre aux élèves de Saint-Cyr);
b) 1878 arg. milit. (
Moch,
X-Lex., Vocab. de l'arg. de l'École polytechnique, p. 17 :
Bahuter [...] Mettre en désordre, abîmer, détruire); 1883 arg. « secoue(r), ballote(r), agite(r) »,
supra ex. 3.
Dér. de
bahut* au sens 1 avec l'idée de « mettre en ordre, bien ranger » dans l'armoire appelée « bahut », au sens 2 avec l'idée de « faire du bruit » en fermant ou transportant des coffres.