BAGUES, subst. fém. plur.
ÉTYMOL. ET HIST. − [
xives. ds
Bl.-W.5; 1421, G. de Lannoy ds
Dauzat 1968]; 1449 « effets, bagages que l'on emporte avec soi » (
Arch. Nord, B 1684 f
o2 v
ods
IGLF Litt. : Pour la coustume du lieu et du païs qui donne que quant l'on treuve gens ensemble couchiez en deshonnesteté, on leur peut oster leur
bagues, le dit Perrin print la robe du dit religieux);
xves.
bagues sauves « en emportant ses bagages, c'est-à-dire sans dommage » (
Commynes, IV, 3 ds
Littré : Le roy m'envoya parler à ceulx qui estoient dedans Mondidier, lesquelz s'en allerent leurs
bagues saulves, et laisserent la place).
Terme dont l'aire d'origine semble être celle des dial. d'Italie du nord : Vénétie, Lombardie, Émilie
baga, Frioul
bage « paquet » (
REW3, 3880), du prov. : a.prov.
baga « sac, bourse » (
xives. ds
Levy Prov.) auxquels se rattache l'aragonais
baga « cordage pour assujettir une charge » (
REW3,
Cor. s.v. baga II); il est possible que le fr. soit empr. à l'a prov.; de ces dernières lang. a pu, à son tour, être empr. l'a. fribourgeois
bage (1462 « ensemble d'ustensiles nécessaires pour accomplir un travail »; 1476 « objets réunis, hardes, meubles »; 1481 « bagages » ds
Pat. Suisse rom. s.v. bage).
DEI s.v. baga1, attribue à ces mots une origine ligure, reconstituant une forme *
baga.
L'hyp. d'une origine germ. ne peut emporter la conviction : l'a.nord.
baggi « paquetage » (
De Gorog,
The Scandinavian Element in French and Norman, 1958, p. 204;
Dauzat 1968) ne peut convenir étant donné l'aire géogr. du mot;
EWFS2déduit de l'a.nord. un étymon got. *
bagga qui conviendrait mieux du point de vue géogr. mais dont la réalité demeure douteuse. Les rapports entre le fr.
bagues et ses corresp. romans, d'une part, et la famille germ. corresp. à l'a.nord.
baggi d'autre part, ne sont pas nets; il semble que de son côté
baggi soit une forme parallèle avec consonne initiale sonore de l'a.nord.
pakki « paquet », m.b. all.
packe, néerl.
pak «
id. », v.
paquet (
De Vries Anord., s.v. bakki et
pakki).