BAGUE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) 1360
wage « anneau » (
J. Froissart,
Poésies, B.N. 830, f
o275 v
ods
Gdf. Compl. : Bien cognois une panetiere, Un jupel ou une aloicre, Unes
wages, un aguillier); 1432
vaghe «
id. » (
Reg. aux test., A. Douai,
ibid. : Une
vaghe de saffir, une
vaghe d'or a veronicle);
b) 1416 techn. mar. (
P. Le Cacheux,
Livre des comptes de Thomas du Marest, p. 80, Paris, 1905 : pour la forgerie que il apartenoit [faire] au mostier, tant à l'engin que es pollies et
bagues et pour servir es bataux des sains); 1514
courir la bague « jeu d'adresse qui consiste à atteindre un anneau suspendu avec le bout de la lance » (
Bull. du Comité des Travaux Hist., 1898, p. 65 : deux aneaulx [...] pour
courir la bague;
2. ca 1450
bague sert à désigner toutes sortes de joyaux, d'objets précieux, spéc. dans l'expr.
bagues et joyaux « pierreries, joyaux appartenant à une femme mariée », qui subsiste comme terme de dr. et est notée comme ,,n'étant plus guère employée dans les contrats de mariage`` par
Ac. 1835 (
Mistere du Viel Testament, XXXIII, 29357, éd. Rothschild, t. 4, p. 99 : Car j'ay voz
bagues et joyaulx Conquestés par divers assaulx); 1576 (
Registres et minutes des notaires du Comté de Dunois, Chartres, 1886, p. 162 : une
bague à pendre à l'oreille), considéré comme vieilli par
Ac. 1762.
Peut-être empr. au m. néerl.
bagge, bage, de même sens (
Verdam); à rapprocher du fris. oriental
bâge qui se rattacherait à l'all.
biegen « courber » (
Valkh., p. 52;
EWFS3;
Bl.-W.5); à l'appui de cette hyp. la localisation et la forme du mot dans ses premières attest.
L'hyp. d'un étymon lat.
baca (
baie [d'un fruit]*), attesté comme synon. de
gemma (
Horace,
Epod., ds
TLL s.v., 1658, 33) puis au sens de « olive servant de fermeture à une chaine » d'où au plur. comme synon. de
catenae (
Prudence,
Psych., ibid., 1658, 44) est acceptable du point de vue sém., mais fait difficulté étant donné qu'elle suppose l'intermédiaire d'un prov.
baga « bague » (1462,
Pansier), ce qui semble incompatible avec la localisation et la forme du mot dans ses premières attest., v. aussi Th. Braune ds
Z. rom. Philol., t. 18, p. 515.