BAGARRE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1628 « tumulte, rixe » (
Sorel Polyand., I, 478 ds
Brunot, t. 3, 1
repart., p. 223 : ce fut un nouveau
bagarre)
Orig. incertaine; prob. empr. au prov.
bagarro « rixe » (
Mistral), qui serait une adaptation du basque
batzarre « confusion de personnes », proprement « réunion, assemblée » (
M. de Azkue,
Diccionario Vasco-Español-Frances, Bilbao, 1905-6),
cf. gasc.
batsarre « tumulte » (
Palay); à rapprocher du m.fr.
bagarot « bruit, tumulte » (1518.
L'Estoille du monde ds
Romania, t. 31, p. 354 : je dis des iniques par cause de leurs cavilations et de leur
bagarot et vices, par lesquelz toute la chose publique va en voye d'estre perdu). − L'hyp. d'un rapprochement de l'a.h.all.
pâgari « disputer » ou plutôt de l'a.nord.
baggar « empêcher, pousser » (P. Regnaud ds
R. de Philol. fr. et prov., t. 10, p. 1067) n'est acceptable ni du point de vue chronol., ni du point de vue géogr. − L'hyp. d'une transposition de
gabarre « bateau » en
bagarre «
id. » puis « bruit confus » (
Sain. Sources, t. 1, p. 180;
Cor., p. 605b) en raison du caractère bruyant des bateliers, fait difficulté des points de vue sém. et morphol.