BADIN1, INE, adj. et subst.
ÉTYMOL. ET HIST.
A.− Subst. 1. 1452 « fou, sot » (
Arnoul Gréban,
Mystère de la Passion : Il est de la maignie folle, Cent contre ung, ce meschant
badin) − 1680,
Rich.;
2. 1690 (
Fur. :
Badin, ine ... Qui est folâtre, peu serieux, qui fait des plaisanteries).
B.− Adj. 1. 1543 « sot, niais » (
Calvin,
Traicté des Reliques, VI, 433 ds
Hug. : Les Apostres et les vrays chrestiens de leur temps n'ont pas esté si
badins que de s'amuser à telles manigances) − 1656,
Molière,
L'Étourdi, I, 2 ds
Œuvres, éd. du Seuil, 1962;
2. av. 1680 « enjoué, plaisant » (Bussy-Rabutin ds
Rich. 1680 : Il avoit un tour admirable dans son esprit enjoüe &
badin).
Empr. au prov.
badin « nigaud », adj. et subst. (
Mistral), adj. attesté seulement à la fin du
xvies. (
Pansier, t. 3), dér. du prov.
badar « bayer » fin
xiies.-début
xiiies. (
P. Vidal,
Si col paubres ds
Rayn.) avec suff.
-in;
badar provient lui-même du b. lat.
batare (bayer*
); v. aussi
badaud. Le changement de sens au
xviies. s'explique par le fait que
badin a été employé pour désigner le bouffon dans les comédies au
xves. (
Lew., p. 153) et au
xvies. (
Rab., III, 37 ds
Hug.), personnage qui fait le sot, par conséquent qui provoque un rire facile.