BACON, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST.
I.− xies. [av. 1105] judéo-fr.
bacon « flèche de lard » (
Gloses fr. de Raschi, éd. Darmesteter et Blondheim, Bibl. École Hautes Études, 254
efasc., glose 80 d'apr.
Levy Trésor, p. 35);
xiies.
bacun « flèche de lard » (
Gloss. Tours, 328, éd. L. Delisle ds T.-L. : petasus [lire
petaso] : grant
bacun); fin
xiies.
bacon « jambon » (
Garin le lorr., éd. P. Paris, I, 58,
ibid. : Truevent aus chans maint bon tonel de vin Et maint
bacon, fromages de berbis) − début
xviies., Béroalde de Verville ds
Hug., noté comme ,,vieux mot`` dep.
Fur. 1690.
II.− 1899
bacon « lard maigre fumé » (
Gourmont,
Esthétique de la lang. fr., p. 99); 1933
œufs au bacon, supra.
I empr. à l'a.b. frq. *
bakko, forme que l'on peut déduire de l'a.h.all.
bahho, m.h.all.
backe, bache « jambon, flèche de lard », a.sax.
baco, m.néerl.
bake(n) « flèche de lard »; à rattacher à l'a.h.all.
bah, a.nord.
bak, anglo-sax.
boec, angl.
back « dos », v.
back. Le mot est attesté dans le domaine gallo-roman (
supra et a.prov.
bacon 1157, Avignon ds
Pansier, t. 3) et cat.
bacco (1063,
Cartulario de «
Sant Cugat »
del Vallés, éd. Rius Serra, t. 2, p. 663 ds
Glossarium mediae latinitatis Cataloniae, 1962,
s.v.). Son absence en ital., esp., port. [au port.
bácoro « jeune porc »
xiies.,
Mach. attribue une orig. ar.] et rhéto-roman excluent un empr. au niveau du germ. occ. comme
Brüch, p. 63, en émet l'hyp. Un empr. à l'a.b.frq. s'explique dans le cadre de l'Empire carol. dans lequel était inclus le nord de la Catalogne formant la Marche d'Espagne. Selon
FEW, t. 15, 1
repart., p. 29b le mot frq. s'est répandu pour désigner les « flèches de lard » dues comme redevances en nature. II empr. à l'angl.
bacon « flèche de lard salé et fumé » (
ca 1330 ds
NED), lui-même empr. à I.