BABILLER, verbe intrans.
ÉTYMOL. ET HIST. − Ca 1170 intrans. « bégayer » (
B. de Ste-Maure,
Troie, Richel. 375, f
o79a ds
Gdf. : De pris tous hommes sormontoit, Mais un seul petit
babilloit, D'ansdeux les ieus borgnes estoit) − 1530,
Palsgr., sous la forme
baboyer (
Gdf.,
s.v. balbier);
xiiies. trans. « dire d'une manière peu claire » (
Miracles N.-D., XXI, 446, éd. G. Paris et Robert ds T.-L. : Biau preudon, dire me vueillez A droit : qu'est ce que
babillez? Point ne l'entens) −
xvies., Du Bellay ds
Hug.; xves. intrans. arg. « bavarder à tort, avouer » (Villon ds
Sain. Sources, t. 1, p. 124 : Coquillars, aruans a Ruel, Men ys vous chante que gardez Que n'y laissez et corps et pel, Com fist Collin l'Escailler. Devant la roë
babiller); 1547 intrans. « bavarder d'une manière futile, dire des propos insignifiants » (
Noël du Fail,
Propos rustiques, éd. Assézat, p. 88).
Mot formé sur une racine
bab-, onomat. du lang. enf. et du bégaiement, exprimant le mouvement des lèvres, commune à plusieurs lang. européennes (angl.
to babble, all.
babbeln, néerl.
babbelen).