BABILAN, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1740 « impuissant » (
De Brosses,
Lettres, éd. Babou, ii, 149 ds
Barb. Misc. 15, n
o3 : Revenons à nos
babilans : c'est ainsi qu'on appelle à Gênes les maris de non-valeur. Malgré toute ma science en étymologie, je n'ai pu découvrir l'origine de ce nom-là).
Empr. à l'ital.
babbilano « impuissant, frigide » en usage à Rome, à Naples
(DEI) et à Gênes
(infra), attesté par Ugo Foscolo [1778-1827] ds
Devoto-Oli 1967.
Cf. B. Migliorini,
Dal nome proprio al nome commune, 177 ds
Barb. op. et
loc. cit. :
babbilano, impotente, frigido, menno' certo anche per influenza di
babbeo [« simplet, sot, niais »].
Babbilano serait prob. le prénom de l'ital. Babilano Pallavicino [1636-1686] qui, en raison de son impuissance eut, à Rome, un retentissant procès en séparation de corps. Toutefois à la lumière des synon. que propose pour le subst.
babbilano (
Casaccio,
Dizionario Genovese, 2
eéd., p. 101,
ibid. :
Babilan. Avanotto, baccello [...] dicesi d'uomo sempliciotto e inesperto), il ressort qu'à Gênes
babilano signifie « sot, empoté, nigaud ». Aussi Barbier met-il en doute l'explication anecdotique et se demande-t-il si
babilano, issu du nom propre (en usage, entre autres, dans la famille des Pallavicini en 1387) n'aurait pas signifié « sot, niais » av. le
xviies. et aurait alors donné facilement naissance au sens de « impuissant ».