BÉRI(-)BÉRI,(BÉRI BÉRI, BÉRI-BÉRI) subst. masc.
Étymol. et Hist. I. 1617
berber « maladie des pays chauds caractérisée par une grande faiblesse » (
J. Mocquet,
Voy. en Afrique, Asie, Ind. Or. et Occ., p. 221 dans
König, p. 30 : j'eus encore ceste fascheuse et dangereuse maladie de
Louende [en it. dans le texte] que les Portugais appellent autrement
berber, et les Hollandois
scorbut [en it. dans le texte]); 1701
Beré bere (Abbé
J. Le Grand,
Histoire de l'isle de Ceylan, écrite par le capitaine Jean Ribeyro ... Traduite du Portugais en François, p. 149 dans
Arv., p. 90 : Il y a [à Ceylan] une autre maladie que ceux du païs appellent
Beré bere, et à laquelle les Portugais sont fort sujets).
II. 1665
berisberi «
id. » (
J. Le Carpentier,
L'Ambassade de la Compagnie orientale des Provinces Unies vers l'Empereur de la Chine [...] le tout recueilli par M. Jean Nieuhoff, mis en François, par Jean le Carpentier,
ibid., p. 89); 1686
Beriberi, en Angola (
Descr. de l'Afrique etc. trad. du Flamand d'Oliv. Dapper, p. 363 dans
König,
loc. cit. : quand la masse du sang n'est pas bien purifiée, on est en grand danger d'être attaqué du
Beriberi comme parlent les Indiens). Terme de l'archipel Indien : I empr. au cinghalais (où ce mot est attesté dep. le
xvies. et serait d'orig. malaise, v.
De Vries Nederl. et
Dalg.,
s.v. béri-béri) par l'intermédiaire du port., attesté dep. 1568 sous la forme
berebere (
Diogo de Couto,
Da Asia, Lisboa 1778-88, VIII, 187-188 dans
Fried., p. 87);
cf. en 1685, texte port. de João Ribeiro (
Fatalidade Historica, I, cap. 19 dans
Dalg.,
loc. cit.) traduit par
Le Grand,
supra. II empr. prob. au malais par l'intermédiaire du néerl., ce mot étant attesté av. 1631 dans un texte lat. du médecin hollandais Bontius (
De medicina Indorum, p. 115 dans
Arv., p. 90 : De Paralyseos quadam specie, quam Indigenae Beriberi vocant. Affectus quidam admodum molestus, hic [à Java] homines infestat, qui ab incolis Beriberi quod ovem sonat vocatur). Le malais admet en effet les mots à redoublement et connaît un
biri-biri « brebis, mouton » (
cf. P. Favre,
Dict. malais-fr., Vienne, 1875, II, p. 197, cité par
Arv.,
loc. cit., texte de Bontius,
supra et James dans
Trév. 1752, qui note la ressemblance de la démarche d'une personne atteinte de cette maladie avec celle d'une brebis).