AÇAINTE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1. Ca 1170 « attaque », terme de chasse (
Benoit,
Chron. Ducs de Norm., 43 031, éd. Fahlin : Li reis out une
aceinte faite, Si cum la chose m'est retraite, E li autre furent as fuz Sor que li reis s'est embatuz, La ou li més avint plus beiaus.);
2. a) 1195 « enceinte (d'une ville) » (
Ambroise,
L'estoire de la Guerre sainte, éd. G. Paris, 10171 ds T.-L. : l'
açainte de la citié... Est si grant...);
b) 1198 « espace de terre formant enclos » (
J. Bodel,
Li jus S. Nicolaï, Bibl. Nat. 25 566 ds
Gdf. : Sees vaus cha en ceste
achinte);
xiiies. « enceinte, enclos (terme de chasse) » (
Lai du Desirré, éd. Michel, 22 ds T.-L. : Arcse s[ɑ]etes funt porter, As
aceintes volent berser);
3. a) ca 1260 « collatéral, bas-côté d'un édifice » terme d'archit. relig. (
Villard de Honnecourt,
Album, éd. F. Éd. Schneegans, 18, fol. 17 v
ods
Z. rom. Philol., XXV, p. 50 : Ves ci les carpenteries d'une forte
acainte; ibid., 35, fol. 31 v
o: Entendez bien a ces montees : devaunt le covertiz des
accaintes doit aver voie, sur l'entaulement et desur le combe des
acaintes redoit aver voie...);
b) 1340 « appentis, échoppe » (Charta ann. 1340 ex Reg. 71, Chartoph. reg. Ch. 399 ds
Du Cange s.v. accincta : Cent soulz parisis de rente ou d'ostaiges sur les
achaintes de la ville de S. Quentin, seans au marché à S. Quentin, tenant à la hale aus draps);
ca 1425 « constr. en flanquant une autre, remise » (Lille, ds La Fons,
Gloss. ms, Bibl. Amiens ds
Gdf. s.v. aceinte : Ung hangard a maniere d'
achinte pour les tailleurs de gres). N'est plus attesté postérieurement à cette date.
Part. passé fém. de a. fr.
aceindre, attesté au sens 1 « cerner, rabattre le gibier » dep.
Wace,
Brut, 141 ds T.-L. : Une herte de cers troverent Li peres al fil les acainst.), lat.
accingere, terme milit. « cerner, presser, attaquer » ds
Vulg., Gen., 49, 19 ds
TLL s.v., 302, 81 : Gad accinctus proeliabitur ante eum et ipse accingetur retrorsum; au sens 2 « entourer (un obj.) » dep. fin
xiie-début
xiiies.,
Brut, ms Munich, 1080, éd. Vollm. ds
Gdf. : Ailleurs volrent la terre achaindre; le lat. est attesté en ce sens dep.
Varro Atacinus,
Poet., 16 (14) ds
Oxford Lat. Dict., p. 20, col. 3,
s.v. : quinque aethereis zonis accingetur orbis;
cf. Cod. Laures hamensis 229, (a. 780) ds
Mittellat. W., 88, 53,
ibid. : terra accingitur ex utraque parte rebus sancti Nazarii; le lat.
accingere est attesté dep.
Térence,
Eunuque, 1060 ds
TLL, 303, 31,
ibid., au sens de « se mettre en tenue » c.-à-d. en retroussant et attachant le manteau à la
ceinture (
cf. Eunuque, éd. Budé, p. 309, note 2).