AVOUER, verbe trans. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) 1160-74 dr. féod. avoer « reconnaître pour seigneur celui dont on tient un fief » ( Wace, Rou II, 3731 ds Keller, p. 240 : Tu es sis liges hom si nel vols avoer; Ne pur ceo s'il est juefne nel deis mie aviler); b) 1204 « reconnaître pour sien » ( Reclus de Molliens, Charité, éd. Van Hamel, 218, 4 ds T.-L.); c) 1363 pronom. « déclarer, reconnaître » ( Arch. Nord., B 11265, fol. 4 v ods IGLF Techn.); d) 1387 « reconnaître comme valable, approuver (une chose) » ( Froissart, Chron., I, II, c. 143 ds Dict. hist. Ac. fr., t. 4, p. 762); (une pers.) ( Id., 61, ibid., p. 760); 2. 1580-92 « confesser, reconnaître qu'une chose est ou n'est pas » ( Montaigne, Essais, III, 5, ibid., p. 758 : La pire de mes actions et conditions ne me semble pas si laide, comme je trouve laid et lasche de ne l'oser advouer); 1738 absol. ( Piron, La Métromanie, V, II, ibid., p. 763).
Empr. au lat. advŏcare « convoquer » ( Plaute, Amph. 1128 ds TLL s.v., 893, 8); à l'époque impériale, « avoir recours à qqn comme avocat, comme défenseur » ( Sénèque, Dial., 10, 7, 7, ibid., 894, 24); d'où lat. médiév., sens 1 a (1164, Const. Clarend. c. 9, Stubbs, Sel. ch., p. 166 ds Nierm.), 1 c « reconnaître » (1296, Guillaume de Nangis, Chron. ds Du Cange, t. 1, 103a, s.v. advocare 3), 1 d « approuver, cautionner (qqn) » (1374, Reconnaissance de Vedastus Raquestor, Cartulaire de St Bertin [Pas-de-Calais], ibid., 103c). Le vocalisme des formes médiév. fait difficulté, les textes ayant, au lieu des formes attendues advocat, * avuee etc. des formes comme avoe, avoue, aveue, qui supposent des formes latines avec o accentué fermé ( cf. l'évolution normale pour le verbe (jur.) lo(u)er (lieu, luee) < lŏcare) le fait que les formes non diphtonguées l'emportent nettement sur les formes diphtonguées laisse supposer une influence précoce du lat. médiév. jur., et prob. du subst. avo(u)é. ( Cf. O. Bloch, Notes étymol. et lexicales ds R. Ling. rom., t. 11, pp. 321-23).
|