AVIS, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) 1135
ce m'est avis « il me semble (que) » (
Wace,
Vie de Sainte Marguerite, 11 ds
Keller, p. 71b :
Ce m'est avis que par raison Dut ele bien avoir cel non);
b) ca 1175
il m'est avis « il me semble » (
Chr. de Troyes,
Chevalier lion, éd. W. Foerster, 3591 ds T.-L.);
c) ca 1185
a son avis « selon son sentiment, son opinion » (
Chr. de Troyes,
Le Roman de Perceval, éd. W. Roach, v. 4793, Qui plus biax est que Absalon, Au suen sens et a son avis);
d) apr. 1350
être d'avis « penser qu'il est bon ou nécessaire » (
Loyal Serviteur, c. 59 ds
Dict. hist. Ac. fr. : Puisque nous sommes si avant, je suis d'
advis que nous poursuyvons);
2. a) ca 1170 « opinion sur un sujet » (
La vie d'Edouard le Conf., 177-80 ds
Fr. mod., t. 21, 1953, p. 222 : Li reis, puis que il fut requis, Saver en voleit lur
avis : Ceo que chescun d'euz mielz voleit Deïssent lui il le fereit);
b) 1356 « conseil, recommandation » (
Ordonnances des roys de France, par D. E. Secousse, éd. Gregg Press, 1967, t. 3, p. 125 : Et aussi pour Nous donner bon Conseil &
advis sur la garde, bon gouvernement, tuicion et deffense dudit Royaume);
3. dernier quart
xives. « communication, annonce » (
Froissart,
Chroniques, liv. I, 1
repart., c. 137 ds
Dict. hist. Ac. fr. : Si eurent
avis qu'ils delogeroient et retourneroient vers Valenciennes).
Agglutination de la prép.
à* et de l'a.fr.
vis, du lat.
visum « ce qui semble (bon) » part. passé neutre de
videre « voir » dans l'expr.
ce m'est a vis (
supra étymol. 1 a; littéralement : « cela est pour moi à titre d'opinion ») qui a concurrencé l'expr. de même sens
ce m'est vis, attestée en a. fr. dep.
ca 1040 (
Vie de Saint Alexis, 343, éd. G. Paris, p. 12 : E ço m'est vis que ço est li om Deu) de l'expr. lat.
mihi est visum (
FEW t. 14, p. 535a;
EWFS2) (
Cicéron,
Senect., 1. 1 ds
Forc. 1965, p. 986, col. 1).