AVERTIR, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1160-75
soi avertir « s'apercevoir, se rendre compte » (
B. de Ste Maure,
Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 15068 : Au tierz jor fist tot ensement Tant que li norriçons
s'avert, Conoist et veit tot en apert Que sis chers damiseaus est pris) −
xves., Gilles ds
Gdf.;
2. fin
xiies.
avertir « tourner, détourner » (
Lambert Le Tort, A. de Bernay,
Alexandre, f
o4c, éd. H. Michelant,
ibid. : Puis li
fu sa bontés a grant mal
avertie) − fin
xives., Froissart,
ibid.;
3. ca 1250 « tourner l'attention de qqn vers qqc., informer » (
Auberi, p. 90 ds
Gdf. Compl. : Lambert le voit; bien connut Auberi; Et son semblant tres bien li
averti qu'il en avra en lui mauves voisin);
4. 1678 man.
pas averti (
Guillet,
Les Arts de l'homme d'épée, 1
repart., p. 23).
Du lat.
advertere « tourner, diriger vers » (
Térence,
Eun., 343 ds
TLL s.v., 861, 75); au sens de « tourner son esprit vers qqc., faire attention à » (
Virgile,
Aen., 4, 116,
ibid., 862, 46) par l'intermédiaire du lat. vulg. *
advertire (
avert, supra, est peut-être une forme arch. d'un inf. *
avertre, issu de
advertĕre).