AVENTURE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. xies. « ce qui doit arriver à qqn, sort, destinée » (
Alexis, éd. C. Storey, str. 89 : A! lasse, mezre, cum oï fort
aventure!), ne se maintient plus guère que dans l'expr.
dire la bonne aventure (début
xvies.,
Farce ... de la resurrection de Jenin Landore ds
Anc. Théâtre fr., éd. Viollet Le Duc, 1854, t. 2, p. 29);
2. fin
xies. « ce qui arrive inopinément à qqn, ce qui advient par hasard, par accident », notamment dans la loc. adv.
par aventure (
Lois ags., 19, éd. R. Schmid, p. 334 ds
Gdf. Compl. : Si alquns crieve l'oil al altre
par aventure quel qe seit, si amendrad LXX sol. de solz engleis); 1394 ou 1395
d'aventure (
Gerson,
Sermons françois ds
Dict. hist. Ac. fr., t. 4, p. 672a), loc. qualifiées de ,,vieillies`` dep.
Rich.; spéc. 1680
avanture « amour, amourette » (
Rich.); 1694 (
Ac. [...] On appelle,
Mal d'aventure, Un mal qui vient ordinairement au bout des doigts avec inflammation et abscez);
3. av. 1167 p. ext. « action, entreprise hasardeuse et extraordinaire (notamment dans les romans de chevalerie) » (
M. de France,
Lais, éd. K. Warnke,
Equitan 5 ds T.-L. : suleient ... Des
aventures que öeient ... Faire des lais);
xiiies. loc. adv.
en aventure « au hasard, sans dessein » (
Poire, éd. Fr. Stehlich, 1201,
ibid. : ge l'otroi, Que que ce soit,
en aventure), devenue
à l'aventure dep. 1306 (
G. Guiart,
Royaux Lignages, éd. Buchon, II, 10165,
ibid.); 1690 comm. (
Fur. [...] on dit, mettre de l'argent
à la grosse adventure, pour dire, le mettre à profit sur le négoce de mer, et sur la quille du vaisseau, où on risque le naufrage, et la prise des Corsaires).
Empr. au lat. vulg. *
adventura « ce qui doit arriver », plur. neutre (substantivé et compris comme fém. sing.) du part. futur de
advenire « arriver, se produire » (
advenir*, étymol.).