AVEINDRE, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − Fin
xiies.
avoindre « atteindre, parvenir à » (
J. de Salisb.,
Policrat., Richel. 24287, f
o60
eds,
Gdf. : Un abisme ou l'en ne puet
avoindre ou avenir); 1391, 4 juill.
advaindre « tirer un objet hors du lieu où on l'avait placé » (
Reg. du Châtelet ds
Gdf. Compl. : A l'ayde d'une petite perche de bois ... saicha et
advaint iceulx objets a soy); 1545
aveindre «
id. » (
Le Maçon, trad. de
Boccace,
Décaméron, VIII, 2 ds
Hug.); 1571 « atteindre » (
La Boétie, trad. de la
Mesnagerie de
Xénophon, ch. 24,
ibid. : On les
aveindroit [les arbres] en labourant à bras la terre, s'ils estoient ainsi plantez à fleur de terre); noté comme ,,du style familier`` ds
Ac. 1694. En usage dans les dial. ang. (
Verr.-On.), pic. (
Corblet); v.
FEW t. 1
s.v. advenire; canad. « rejoindre, atteindre qqn » (
Canada : Il s'est sauvé, mais la police a fini par l'
aveindre); pronom. « se tirer de » (
Ibid. : Ma jument a calé dans un trou, a
s'est aveindu, mais ç'a forcé).
Du lat. vulg. *
advenĭre, lat. class.
advenīre. L'hyp. d'une infl. de
atteindre (EWFS2) n'est pas invraisemblable, étant donnée la parenté partielle de la conjug. de
venir et de
atteindre (
av(i)eigne, atteigne, etc.); peu vraisemblable est celle d'une formation à partir du b. lat.
abemere « emporter »
(DIEZ5,
DG), seulement attesté dans
Paul[
us]
Fest[
us] et dans les gloses
(TLL s.v.) et qui n'a aucun représentant dans les lang. romanes.