AVANT, formateur de loc. adv. ou prép.
ÉTYMOL. ET HIST.
I.− Adv. 1. Antériorité dans le temps 938-52 « auparavant » (
Fragm. de Valenc., v
o, 1. 36 ds
Gdf. Compl. : E le evangelio secundum Matheum de
avant dist); 950-1000 «
id. » (
Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 457-58);
2. antériorité dans l'espace 950-1000 « en avant » (
Ibid., 19-20 :
Avant dels sos dos enveied, Un asne adducere se roved).
II.− Prép. 1. Antériorité dans l'espace 950-1010 « devant » (
Ibid., 256 :
Avan toz vai a pasïun); 1
ertiers
xiiies. «
id. » (
Chevalier deux épées, éd. W. Foerster, 683 ds T.-L.);
2. antériorité dans le temps 1288 (
J. de Journi,
Dîme de pénitence, éd. H. Breymann, 2379,
ibid. : Jonatas fu a mort jugiés Pour che qu'il prinst une disnee
Avant l'eure qu'ert ordenee).
III.− Loc. conj. 1258
avant que (
Mahomet, éd. Reinaud et Fr. Michel, 54,
ibid. :
avant que soient, Set les choses par l'angele saint).
IV.− 1. Adv.
a) xes.
a en avant, antériorité dans le temps « à l'avenir » (
St Léger, éd. E. Koschwitz, 192 ds T.-L. : peis li promest
adenavant), seulement en a. fr.;
b) xies. antériorité dans l'espace « en précédant les autres » (
Alexis, éd. G. Paris et L. Pannier, 113
e,
ibid. : Vont
en avant, si derompent la presse);
xves. fig.
mettre en avant « faire connaître » (
Comm., V, 2 ds
Littré);
2. loc. prép. 1243
en avant « devant » (
Ph. Mousket,
Chron., éd. Reiffenberg, 23723 ds T.-L. : il iert ses om, sel devoit Avoiier, et il i avoit Pensee et cuer
en avant dieu Et es saintüaires del lieu).
Empr. au b. lat.
abante (
ab, v.
a-2et
ante, v.
anté-, préf.), I 2 (
Itala, cod. Cant. Luc., 19, 4 ds
TLL s.v., 46, 48), II 1 (
Ibid. [Aug. gen. c. Manich. Migne, 34, 196]
Gen., 3, 8,
ibid., 46, 33); le sens temporel étant à cette époque rendu par
ante en lat. médiév. II 2
abante prép. au sens temporel : 1127-28 (
Galbertius,
Karol., 3 ds
Mittellat. W. s.v., 7, 46); IV loc. composée de la prép.
en* et de
avant*.