AVANIE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1287
aveinie Namur « injure humiliante » (
Cartul. de Namur, XIV, Mon. pour serv. à l'hist. des prov. de Namur, Hain. et Lux., I, 101 ds
Gdf. Compl. : Ke boine pais soit entre nous tous de toutes
aveinies et de tous descors ki ont esteit jusques au jour de hui), attest. isolée; 1557 8 janv.,
avanye « vexation que les Turcs se plaisaient à faire subir aux chrétiens dans le Levant pour leur extorquer de l'argent » (M. de la Vigne à l'évêque de Lodève d'apr.
Charrière,
Négociations de la France dans le Levant ds
Dict. hist. Ac. fr. : Arramon, partant d'icy, emporta le privilège que la Forest avoit obtenues pour les libertés et franchises que les François doivent avoir par deçà [...]; je vous prie d'en voulloir escrire [...] un mot audict Arramon, autrement ils me feront mille
avanyes par deçà [...]), qualifié de ,,vieilli`` par
DG; 1713
avanie « affront fait de gaieté de cœur, traitement humiliant qu'une personne reçoit en présence de plusieurs autres » (
Hamilton,
Mémoires de Grammont, VII, ds
Dict. hist. Ac. fr. : La Middleton fait impunément de nouvelles conquêtes, et de vos présents vous souffrez qu'elle vous crève les yeux sans la moindre
avanie).
Empr. prob. par l'intermédiaire de l'ital. (attesté au sens de « imposition, taxe injustifiée et vexation » dep. la 1
remoitié du
xives.,
Balducci Pegolotti [fin
xiiies.
-ca 1347] I − 164 ds
Batt.) au sens dér. de « vexation, violence, abus de pouvoir » dep. le 1
erquart
xvies. (
Machiavel, 6-6-33,
ibid) au gr. médiév. α
̓
ϐ
α
ν
ι
́
α « calumnia, criminatio, delatio » (
Du Cange,
Glossarium ad scriptores mediae et infimae graecitatis, 1688), lui-même dér. de l'ar.
hawān « traître », peut-être par l'intermédiaire du turc. La forme et le cheminement de
aveinie, 1287 demeurent obscurs; (peut-être, influence de l'a. fr.
venie, veine « pardon, pénitence », 1155,
Wace Brut, 14472 ds
Keller 1953 et
xiiies.,
Règle de Citeaux, ms. Dijon, f
o24 v
ods
Gdf. compl., du lat.
venia « pardon »).