AVALER1, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST.
A.− 1. Ca 1100 « descendre » (
Roland, 1037, Müller ds
Gdf. : Cum il ainz pout del pui
est avalez) −
xvies. ds
Hug.; spéc. navigation fluviale 1172-75 pronom. « descendre selon le cours de l'eau » (
Chr. de Troyes,
Chevalier Charrette, éd. W. Fœrster, 848 ds T.-L.), ,,vieilli`` ds
Ac. 1835; 1415 adj.
avalens « qui descend la rivière » (
Ordonn. de Charles VI, art. 550-5 ds
Jal1); 1672 subst. masc.
avalant « qui suit le cours de l'eau » (Savary des Bruslons d'apr.
FEW s.v. vallis); av. 1701 subst. masc.
avalant « bateau qui suit le cours de l'eau » (
Fur.);
2. a) 1172-75 trans. « faire descendre, abaisser » (
Chr. de Troyes,
Chevalier Lion, éd. W. Fœrster, 3787 ds T.-L. : Et vaslet saillent jusqu'a set Qui li
ont le pont
avalé), qualifié de ,,bas et pop.`` dep. 1694,
Ac., ,,vieilli`` ds
Lar. 19e;
b) spéc. 1723 technol. (chapellerie)
avaler la ficelle (
Savary des Bruslons,
Dict. universel de commerce); 1778 vén.
avaler la botte au limier « la lui enlever pour le laisser chasser librement » (
Le Verrier de La Conterie,
Vénerie normande d'apr.
FEW s.v. vallis); 1838 (
Ac. Compl. 1842); d'où
3. a) xiies. « abattre, faire tomber par un coup » (
Moniage Guillaume, éd. W. Cloetta, S.A.T., Paris, 1906, d'apr.
FEW s.v. vallis); av. 1520 (
Seyssel, trad. d'
Appien,
Guerres civiles, II, 9 ds
Hug. : Lors vindrent à luy deux des ennemys... desquelz il en tua un, et à l'autre
avala une espaule); qualifié de ,,bas`` 1718,
Ac., ,,ancien`` 1845,
Besch.;
b) 1690 spéc. hortic. (
Fur.);
4. xives. part. passé adjectivé « tombant, pendant » (
Modus, f
oXIV, r
ods
Littré : Le cerf doit avoir le ventre bien
avalé); 1680 pronom. (
Rich.);
5. 1783 trans. spéc. mines « creuser » (
J. Blavier,
Mém. s. l'admin. des mines d'Anzin ds
Quem. : Jamais on n'
avale de fosse sans consulter auparavant en quel endroit elle pourra mieux produire ce double effet [d'extraction et d'aérage]).
B.− 1. Fin
xiies. « faire descendre par le gosier » (
Renaut de Montauban, éd. H. Michelant, 378, 16 ds T.-L. : Soupes fist de noir pain que a dolor
avale);
2. xves. « accepter, supporter, se soumettre à » (
Les erreurs du jugement, 760, éd. A. Piaget, La belle dame sans mercy et ses imitations, ds
Romania, t. 33, p. 195 : Helas! l'en eust bien tost deffait L'ouvraige que dame Nature Avoit en celle la parfait ... Et tout pour ung meschant ordure Qui ne valloit pas le parler, Dont par ce moien la blessure Estoit plus dure a
avaller), d'où de nombreuses expr. souvent familières; 1835 fam. « faire croire »
(Ac.); v. aussi
Besch. 1845,
Lar. 19e.
Dér. de
aval1*, dés.
-er.